Samedi 11 octobre, Boualem Sansal, incarcéré arbitrairement dans une prison algérienne depuis le 16 novembre 2024, a été élu membre de l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique. En honorant, avec son lauréat et son œuvre littéraire, l’esprit de liberté que la littérature rend possible mais dont réciproquement elle a besoin, cette élection honore aussi les membres de l’Académie.

Dans un article paru dans Le Soir daté du 11 octobre, Jean-Claude Vantroyen rapporte ces propos de Yves Namur, secrétaire perpétuel de l’institution évoquant l’échec, fin 2024, de l’élection de Boualem Sansal (proposée par Jean-Christophe Rufin) à l’Académie française :

« L’Académie est heureuse de le compter désormais parmi ses membres […] Jean-Christophe Rufin avait proposé Sansal à l’Académie française, en vain. Je lui avais dit que si un siège étranger se libérait, on penserait à lui à l’Académie belge. Il m’avait rétorqué : vous montrerez plus de courage que l’Académie française. Je ne pense pas que cette élection servira à sa libération, mais nous voulons simplement saluer un écrivain. Et l’élire au siège de Michel de Castillo est lumineux : lui aussi avait été emprisonné dans sa jeunesse par les franquistes en Espagne. »

Je reçois ce matin un communiqué du Comité international de soutien à Boualem Sansal qui salue son élection et appelle les autres académies à suivre cet exemple :

« Le Comité de soutien international salue avec une profonde gratitude et une joie sincère l’élection de Boualem Sansal comme membre de l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique.

Cet hommage rendu à une œuvre majeure, exigeante et libre, honore à la fois la littérature universelle et la liberté de conscience, valeurs auxquelles nul écrivain ne devrait jamais renoncer.

Nous appelons solennellement les autres académies, en France, en Europe et à travers le monde, à suivre cet exemple de courage, d’ouverture et de fidélité à l’esprit des Lumières. »