Concentration des richesses, inégalités des revenus : peut-on les mesurer ? (par T. Foucart)

Brandir des chiffres n’est pas une garantie d’objectivité. Mezetulle l’a remarqué sur un exemple simple : les résultats électoraux ou de consultations, où l’on présente des pourcentages en passant sous silence leur base de calcul1. Thierry Foucart2 examine ici des sujets qui, pour être plus complexes, n’en sont pas moins importants relativement à leurs enjeux puisqu’il s’agit d’apprécier les concentrations de patrimoine et les écarts de revenu et d’émettre des avis nécessairement politiques sur la répartition des richesses, bien souvent « mesurée » à une aune idéologique.

La réduction d’inégalités de patrimoines et de revenus considérées comme trop fortes pour être justes est au cœur de la politique économique et sociale des démocraties. La concentration des richesses mesure ces inégalités, mais les propriétés des paramètres qui l’évaluent sont mal connues et l’interprétation de leurs valeurs souvent abusive et même parfois malhonnête. Il s’agit ici d’expliquer les conditions qui doivent être vérifiées pour assurer la validité scientifique des résultats obtenus. Elles concernent la définition des concepts de patrimoine, de revenu, et les propriétés mathématiques des paramètres.

Patrimoine, revenu : des comparaisons hétérogènes

Définition du patrimoine

Madinier et Malpot (1979) définissent le patrimoine de la façon suivante : « parmi les diverses définitions concevables du patrimoine, cette étude en retient une relativement étroite, celle qui correspond en principe à l’assiette de l’impôt sur les successions et qui serait probablement aussi celle d’un éventuel impôt sur la fortune : en ce sens, le patrimoine d’une personne est constitué par l’ensemble des éléments aliénables et transmissibles qui sont sa propriété à un instant donné ». C’est cette définition que Thomas Piketty a utilisée dans Le Capital au xxie siècle, en la mettant à jour (Piketty, 2013).

Pour évaluer la concentration du patrimoine, il est nécessaire de fixer la valeur monétaire des biens qui le constituent, afin de permettre les échanges commerciaux. On peut penser au prix du marché, mais ce prix n’a de sens qu’au sein du marché où le bien est négociable, si les fonds sont transférables, et si la jouissance des biens est assurée. Par exemple, estimer la valeur d’un appartement à Paris par son prix n’a pas le même sens sur le marché parisien que sur le marché occidental, aucun sur le marché chinois. Un Français ne peut jouir d’un appartement à Pékin, ni un Chinois à Paris. La valeur marchande est parfois variable dans de grandes proportions, et le prix de l’immobilier, qui a augmenté considérablement depuis 2000, est une mesure très discutable parce que les achats se font largement à crédit, et que la baisse des taux d’emprunt compense la hausse des prix : le prix d’achat intérêts compris est très différent du prix de vente. Le prix de revient pourrait être une solution : c’est le cas de l’immobilier neuf. Mais cela n’a aucun sens dans le cas d’une œuvre d’art, dont le prix sur le marché peut varier du simple au double ou inversement entre deux transactions et qui n’intéresse que les collectionneurs. Il y a donc des conditions de bon sens à respecter, et parfois c’est impossible. L’évaluation que l’on obtient est très approximative.

L’estimation d’un patrimoine dépend du pays dans lequel il se trouve. Le prix de la terre agricole est un exemple d’hétérogénéité. Il est de l’ordre de 7 000 € l’hectare en France, de 40 000 € en Belgique, de 60 000 € en Flandre. Dans d’autres pays, en Afrique en particulier, la terre agricole est un bien commun et n’est donc pas comptée dans les patrimoines privés. Les sous-sols peuvent contenir d’immenses richesses pour les uns, aux États-Unis par exemple, et être sans valeur pour d’autres, comme en France où le sous-sol appartient à l’État. En Allemagne, l’immobilier est nettement moins cher qu’en France, et en province, nettement moins cher qu’à Paris. Au Royaume-Uni, la propriété foncière individuelle est rare et la location par bail emphytéotique beaucoup plus fréquente qu’en France. La retraite par capitalisation augmente fortement le patrimoine par rapport à la retraite par répartition pour une même pension. Dans certains pays, il n’y a pas de système de retraite. Les différences de structure des patrimoines à travers le monde sont innombrables, et les comparaisons internationales entre les patrimoines n’ont guère de sens.

La concentration du patrimoine, déjà difficile à évaluer du fait de son hétérogénéité, est liée aussi à de nombreux facteurs qui lui sont étrangers, en particulier à l’héritage et à la démographie de chaque pays. En Italie, au Canada, il n’y a pas de droits de succession, à Cuba, il n’y a pas d’héritage. Dans certains pays musulmans, la part d’héritage des filles est la moitié de celle de leur frères. Dans une population donnée, les jeunes ont épargné moins longtemps que les vieux. Les premiers paient encore les crédits souscrits pour acheter un logement, tandis que les seconds les ont remboursés plus ou moins complètement. Ils n’ont pas encore reçu d’héritage, à l’inverse des seconds, mais, étant en général moins nombreux, recevront une part plus élevée. Les répartitions par âge étant très différentes entre les pays, quand on compare les concentrations des patrimoines dans deux populations différentes, on en compare en même temps les démographies. Madinier et Malpot considèrent qu’il est impossible d’éliminer les effets de ce facteur.

On ne peut donc comparer directement les évaluations de patrimoines dans des pays très différents, ni dans un même pays à des époques éloignées l’une de l’autre. Une homogénéisation est indispensable, mais elle n’est pas toujours possible.

Définition du revenu

La définition du revenu n’est pas plus simple que celle du patrimoine parce qu’il est tout aussi hétérogène. Il ne se limite pas à l’argent perçu à la fin du mois et doit être complété par les prestations sociales qui ne sont pas les mêmes dans chaque pays. Comment évaluer les revenus en nature  ? L’accès aux transports en commun, à l’électricité, à l’eau, à la santé, à l’école ? Le revenu en nature n’est pas mesurable. L’économie non observée (ENO), qui regroupe les activités échappant à l’enregistrement statistique ainsi qu’à la réglementation fiscale et sociale, assure une part beaucoup plus élevée de la production des richesses dans les pays du sud que du nord de l’Europe. En 2003, le rapport de l’économie non observée au PIB atteignait 14,8 % en Italie, 1,3 % en Suède en 2000 (Adair, 2009). On en ignore la répartition dans la population.

Pour pouvoir analyser la concentration des revenus dans les pays de l’Union européenne, on définit le revenu initial, le revenu disponible et le niveau de vie d’un foyer de la façon suivante :

  • Le revenu initial ou revenu avant redistribution (c’est-à-dire avant transferts sociaux et fiscaux), comprend les revenus d’activité salariée et indépendante et revenus de remplacement (chômage, préretraite, retraite et pension d’invalidité), ainsi que les pensions alimentaires et revenus du patrimoine, nets de cotisations sociales sauf la CSG et la CRDS.
  • Le revenu disponible est le revenu initial augmenté des prestations sociales reçues (allocations familiales, aide au logement, etc.) et diminué des impôts versés.
  • Le niveau de vie est le rapport entre le revenu disponible (après redistribution) et le nombre d’unités de consommation (UC) calculé en attribuant 1 UC au premier adulte du ménage, 0,5 UC aux autres personnes de 14 ans ou plus et 0,3 UC aux enfants de moins de 14 ans.

Une étude de Rousselon et Viennot (2020) donne un exemple précis de l’erreur résultant de la comparaison de revenus non homogènes :

« Le débat économique est émaillé d’allusions à un niveau élevé des inégalités avant redistribution en France […]. Cette organisation [l’OCDE] publie en effet un indicateur d’inégalités de marché (market income) pour lequel la France apparaît particulièrement inégalitaire. […] Cet indicateur présente toutefois une difficulté importante pour un exercice de comparaison internationale, puisque les revenus considérés excluent les retraites publiques, mais incluent les retraites privées obligatoires, ce qui fausse la comparabilité entre pays ayant fait des choix de système de retraite distincts. […]. Cela peut aussi introduire un biais lié aux différences de pyramides des âges ».

Comment mesurer la concentration et la répartition des richesses ?

Il existe deux classes de paramètres pour mesurer la concentration des richesses.

Les quantiles

La première répond à la question suivante : que représentent les richesses des 10 % foyers les plus riches en France par rapport au total ? Et des 10 % les moins riches ?

Le calcul consiste à classer les foyers suivant les valeurs croissantes de leurs richesses, et à définir des classes rassemblant un pourcentage fixé de l’effectif total qu’on appelle « quantiles ». Les centiles contiennent 1 % de l’effectif total, les déciles 10 %, les quintiles 20 %, etc. On calcule la richesse de chaque classe considérée que l’on rapporte à la richesse totale. Par exemple, le premier décile constitués de 10 % foyers les moins riches possède 5 % de la richesse totale, le second décile 7 %, le neuvième 25 % et le dixième 35 %. La somme de ces pourcentages est égale à 100 %. La mesure utilisée fréquemment pour mesurer l’inégalité des richesses est le rapport des richesses du dernier quantile à celles du premier : c’est le rapport interquantile. Un rapport interdécile égal à 7, comme dans le cas précédent (=35 % / 5 %), signifie que les 10 % les plus riches disposent en moyenne de sept fois ce dont disposent les 10 % les plus pauvres. Le premier quintile (20 % de la population) rassemble des deux premiers déciles et possède 12 % des richesses, le cinquième 60 %. Le rapport interquintile est égal à 5 (= 60 % / 12 %), ce qui signifie que les 20 % les plus riches disposent de 5 fois la richesse des 20 % les plus pauvres.

Le rapport augmente lorsque le pourcentage considéré diminue. Les foyers étant classés suivant les valeurs croissantes de leurs richesses, les 1 % les plus pauvres sont en moyenne plus pauvres que les 10 % les plus pauvres, et les 1 % les plus riches sont en moyenne plus riches que les 10 % les plus riches. Le rapport intercentile est donc toujours supérieur au rapport interdécile, lui-même supérieur au rapport interquintile, etc.

Le rapport interdécile augmente beaucoup lorsque les richesses du premier décile diminuent légèrement. Il augmente aussi lorsque celles du dernier décile sont nettement plus grandes. Reprenons l’exemple précédent.

  • Si les 10 % les moins riches possèdent 3 % des richesse totales au lieu de 5 %, le rapport interdécile est égal à 11,67 (= 35% / 3 %) au lieu de 7.
  • Si les 10 % les plus riches possèdent 40 % des richesses totales au lieu de 35 %, le rapport interdécile passe de 7 à 8 (= 40 % / 5 %).

On pourrait dire, de façon provocatrice, que, pour diminuer la concentration dans les pays riches, il suffirait d’arrêter l’immigration en provenance des pays pauvres et de cesser de soigner les riches vieux pour répartir plus vite leur patrimoine entre leurs héritiers.

Ces rapports sont difficiles à interpréter. La concentration des richesses n’est pas (sauf dans certains pays) le résultat d’une spoliation dont les auteurs seraient légalement condamnables, mais celui d’une réussite professionnelle qui profite à tous. Fixer une valeur du rapport interdécile au-delà de laquelle la concentration est injuste est une démarche de justice sociale subjective et par suite discutable.

La figure ci-dessous montre la concentration des niveaux de vie dans six pays européens et de la zone euro mesurée par les rapports interquintiles après redistribution des richesses pendant la période 2004-2019 :

Rapports interquintiles des niveaux de vie de six pays européens
(Source : Insee)

La comparaison entre ces concentrations demande de la prudence compte tenu des différences entre les politiques migratoires, les démographies et les richesses produites par l’économie non observée de chacun de ces pays. L’Italie et l’Espagne ont des rapports plus élevés que les autres pays considérés ; ils ont aussi une fraude fiscale et sociale beaucoup plus forte. Le rapport interquintile de la Suède est le plus faible de tous, mais les richesses produites par l’économie non observée y sont très faibles et la politique migratoire qu’elle a menée est très différente de celle des autres pays.

Plus intéressante est l’évolution de chacun de ces rapports. La concentration des richesses a légèrement augmenté en France de 2004 à 2010, et s’est stabilisée ensuite, contrairement à ce que l’on entend souvent. Les variations sont faibles, et peu significatives. La forte hausse de la concentration en Allemagne, en 2019, mériterait d’être analysée. L’analyse des rapports interdéciles pourrait conduire à des conclusions différentes.

Le coefficient de concentration de Gini

La seconde classe de paramètres est celle des coefficients de concentration, qui tiennent compte de l’ensemble des valeurs observées. Le coefficient de Gini est le plus classique.

Gini généralise la démarche précédente en utilisant la courbe de Lorenz, qui, à chaque pourcentage des foyers classés suivant les valeurs croissantes de leurs richesses, associe le pourcentage des richesses détenue par rapport aux richesses totales. La figure ci-dessous représente la courbe de Lorenz calculée sur 50 observations :

  • L’axe des abscisses représente les pourcentages d’observations classées par valeurs croissantes.
  • L’axe des ordonnées représente le rapport de la somme des observations pour chaque pourcentage à la somme totale.

Courbe de concentration (50 valeurs)
d10 / d1 = 11,2 g = 0,348

On lit sur cette courbe la richesse possédée par le premier décile (environ 2 % pour 10 % en abscisse) et possédée par le dixième décile (environ 15 % = 1 – 85 % en ordonnée pour 90 % = 1 – 10 % en abscisse). Gini compare cette courbe à deux courbes caractéristiques de distributions extrêmes :

  • l’équirépartition (toutes les observations sont égales). C’est la diagonale du carré.
  • la concentration totale (toutes les observations sont nulles sauf une). Ce sont les deux côtés du carré sous la diagonale.

Le coefficient de concentration de Gini est l’aire de la zone grisée, multipliée par 2 pour varier de 0 (équirépartition) à 1 (concentration totale). La pratique habituelle consiste à considérer que la concentration est faible lorsque sa valeur est proche de 0 et forte lorsqu’elle est proche de 1, mais, comme dans le cas des rapports interquantiles, il n’existe pas de règle pour fixer une valeur en dessous de laquelle le coefficient montre une concentration acceptable, et au-dessus de laquelle elle est trop forte.

Ses propriétés mathématiques sont “faibles”. L’article de Wikipédia sur le coefficient de concentration montre l’ambiguïté de son utilisation :

« l’indice de Gini ne permet pas de tenir compte de la répartition des revenus. […]. Si 50 % de la population n’a pas de revenu et l’autre moitié a les mêmes revenus, l’indice de Gini sera de 0,5. On trouvera le même résultat de 0,5 avec la répartition suivante, pourtant moins inégalitaire : 75 % de la population se partage de manière identique 25 % du revenu global d’une part, et d’autre part le 25 % restant se partage de manière identique le 75 % restant du revenu global »3.

On peut donner beaucoup d’autres exemples :

  • Deux courbes de Lorenz symétriques par rapport à la seconde diagonale du carré ont la même aire et donnent un coefficient de Gini et des rapports interdéciles égaux avec des répartitions pourtant très différentes4.
  • Les rapports interdéciles de deux distributions peuvent être différents pour un même coefficient de Gini.
  • Deux coefficients de Gini peuvent être différents pour des rapports interdéciles égaux.

Rousselon et Viennot (2020) ont aussi mesuré dans leur article la contribution d’une mesure sociale à la concentration des revenus en observant la variation du coefficient de Gini suivant qu’elle est appliquée ou non. C’est une démarche originale et particulièrement efficace parce que les calculs sont effectués, avec la même méthode, sur des données ne différant que par la prise en compte ou non de la mesure sociale considérée. L’interprétation est difficile si l’ordre des foyers classés par valeurs croissantes du revenu disponible est modifié, puisque les déciles ne rassemblent pas alors les mêmes foyers : l’enrichissement relatif des uns déclasse alors les autres.

Des « arguments quantitatifs » manipulables

La mesure de la concentration donne un chiffre apparemment simple à interpréter. Lorsque sa valeur confirme une intuition ou une opinion a priori, elle la renforce au point de la transformer en vérité scientifique sans analyse critique et rationnelle. C’est la même difficulté que celle qui conduit à confondre causalité et corrélation.

Elle offre un argument quantitatif trop utile pour ne pas être cité à l’appui d’une idéologie, même si elle n’a pas de sens. L’association Oxfam (comme d’autres) n’hésite pas à manipuler ce concept pour attirer des subventions ou des dons. On lit sur son site5 :

« Le constat d’Oxfam est sans appel : si la société est globalement plus riche, elle est incapable d’offrir une vie meilleure au plus grand nombre. En 2020, les 1 % les plus riches possèdent plus de deux fois les richesses de 6,9 milliards de personnes, soit 90% de la population mondiale. En France, les 10 % les plus riches détiennent plus de la moitié des richesses nationales quand les 50 % les plus pauvres se partagent moins de 10 % du gâteau. »

Oxfam analyse la concentration des richesses sans se préoccuper de leur production ni de leur hétérogénéité. Les richesses, créées surtout par les nouvelles technologies, sont produites par une petite minorité de la population mondiale qui s’est effectivement beaucoup enrichie, mais qui n’a spolié personne. Au contraire, l’invention du téléphone mobile a profité aux deux tiers de la population mondiale, les progrès de la médecine contribuent fortement à l’amélioration de la santé dans les pays pauvres, etc. Il est évident que certaines populations souffrent de la faim, de la guerre, mais cela n’a rien à voir avec la révolution technologique actuelle menée par cette petite minorité et qui profite à tout le monde. Et c’est justement pour cette raison que ceux qui développent ces nouvelles technologies s’enrichissent. L’argent qu’ils accumulent est réinvesti dans d’autres entreprises et produisent d’autres richesses, ou dans des fondations comme la fondation Bill et Melina Gates qui est le second donateur de l’OMS, après l’Allemagne et avant les États-Unis. On lit aussi sur ce site : « Nous sommes toutes et tous les perdant·e·s [sic] de ce modèle économique défaillant et sexiste qui sert les intérêts d’une minorité d’hommes blancs ultra-privilégiés ». L’idéologie d’Oxfam est la théorie critique de la race6. Doit-on en déduire que les dons que reçoit cette association sont destinés en priorité aux femmes et aux populations jadis colonisées par les pays européens ?

Oxfam n’est pas tenue de respecter les normes de scientificité qu’elle n’est pas censée connaître. Par contre, la neutralité idéologique et politique des chercheurs en sciences de l’homme et de la société et plus généralement des intellectuels est une exigence incontournable. L’erreur de bonne foi est toujours possible et excusable – personne n’y échappe – , mais la malhonnêteté intellectuelle est impardonnable. Elle est ancienne (Benda, 1927) et malheureusement fréquente (Boniface, 2011).

Cette conclusion ne préjuge pas de la valeur de l’objectif poursuivi : « Quand un orateur, grâce à la simple magie des mots et d’une voix d’or, persuade son auditoire de la justesse d’une mauvaise cause, nous sommes fort congrûment scandalisés. Nous devrions éprouver la même appréhension chaque fois que nous voyons employer les mêmes tours, étrangers à la question, pour persuader les gens de la justesse d’une bonne cause » (Huxley,1952).

Références

  • Adair P., 2009, « Économie non observée et emploi informel dans les pays de l’Union européenne. Une comparaison des estimations et des déterminants », Revue économique, 2009/5 (vol. 60), p. 1117-1153.
  • Benda J., 1927 (éd. 1975), La trahison des clercs, Grasset, Paris.
  • Boniface P., 2011, Les intellectuels faussaires, Gawsewitch éditeur, Paris.
  • Huxley A., 1952, Les Diables de Loudun (trad. Jules Castier), p. 27, Plon, Paris.
  • Madinier P., Malpot J-J, 1979, « La répartition du patrimoine des particuliers », Économie et statistique, N°114, Le patrimoine national. p 77-93.
  • Piketty T., 2013, le Capital au xxie siècle, Le Seuil, Paris. Rousselon J., Viennot M., 2020, « Inégalités primaires, redistribution : comment la France se situe en Europe », note d’analyse n°97, France-Stratégie, p.5.

N.B .L’auteur tient à la disposition des lecteurs une feuille Excel calculant les rapports interdéciles et interquintiles, le coefficient de Gini d’une série de valeurs et traçant la courbe de Lorenz.

Notes

1 – Voir Paris, « votation » tarification véhicules lourds : ni scrutin, ni sondage

2 – Thierry Foucart est agrégé de mathématiques et habilité à diriger des recherches. Il se consacre depuis sa retraite de l’Université à l’épistémologie dans les sciences humaines et sociales.

4 – On trouvera un exemple dans la feuille Excel disponible.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.