Le 7 octobre 2023, 1400 personnes ont été massacrées, dont 40 Français, dans les pires tourments, par une organisation terroriste islamiste qui avoue fièrement son projet politico-religieux pour en finir avec l’État d’Israël, les juifs, les mécréants et toute la « communauté de l’infidélité ». 240 personnes sont prises en otage, dont 9 Français.
Et il faudrait se tâter, bien réfléchir avant d’aller marcher en se pinçant le nez, le 12 novembre « Pour la République et contre l’antisémitisme » ?
Non seulement les terroristes islamistes massacrent, violent, éventrent, démembrent et torturent des vivants avant de s’acharner sur leurs cadavres, mais ils se vantent de le faire, ils s’en réjouissent publiquement par de grands éclats de rire témoignant qu’ils vivent un des plus beaux moments de leur vie. Ils surclassent ainsi leur modèle nazi qui opérait dans le silence et pratiquait l’effacement des traces.
Les actes antisémites se multiplient sur le territoire national : leur nombre excède en un mois le nombre de ceux qui ont été relevés l’année passée.
La représentation nationale, par la voix des présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale, appelle à une marche dimanche 12 novembre Pour la République et contre l’antisémitisme – antisémitisme qui inspire ces horreurs et qui se répand à haut bruit. Des cortèges se formeront dans toutes les villes de France.
On y va. Ça va de soi. On se munit du drapeau bleu, blanc, rouge que chaque Français, chaque personne vivant sur le territoire national, possède au moins depuis janvier 2015 – vous n’en avez pas ? ça ne fait rien, venez comme vous êtes, sans autre drapeau, sans autre signe. On met des chaussures confortables. Et on y va.
Mais non, vous n’y pensez pas, sortez de ce simplisme, le plus important n’est pas d’aller marcher comme ça sans réfléchir. Le plus important est de montrer qu’on est nuancé, intelligent, que « c’est plus compliqué que ça », qu’il faut faire des distinctions, et que même si finalement on y va, ce sera en se pinçant le nez et en faisant bien attention de ne pas côtoyer d’autres citoyens, des fois qu’ils sentiraient mauvais ou qu’ils auraient des punaises. Le plus important, en fait, est de dissuader les citoyens d’y aller.
Qui nous explique cela doctement, qui prodigue cette exquise leçon de bonnes manières en forme de valse-hésitation indécente arrosée de moraline ? Je ne parle pas de ceux qui ont déjà tombé le masque depuis des années, et qui, agenouillés devant les dévots sanguinaires et leur projet total, oublient avoir chanté il n’y a pas si longtemps « il n’est pas de sauveur suprême, ni dieu, ni césar, ni tribun ». Non je parle des experts, des gens intelligents (tenez, il y a même des ministres, alors!), de ceux qui savent ménager la chèvre et le chou, faire le grand écart, des équilibristes du « en même temps » . De ceux qui savent manier délicatement la culpabilisation afin de retenir ce grand peuple de faire un malheur : de s’unir ! Car à bien y réfléchir, ce serait un malheur pour eux que cette union du peuple qu’ils ne cessent d’appeler et qui, dès qu’elle se profile, affole leur trouillomètre en menaçant leurs strapontins.
Conviée par la représentation nationale, et alors que je suis encore capable de rester debout et de marcher quelques heures sur le pavé, j’irai, avec mon petit drapeau. Et pour la sono, s’il y a lieu, je m’en tiendrai à La Marseillaise, dont les paroles simples et fortes sonnent aujourd’hui, à nouveau, avec tant de justesse et de gravité : « contre nous, de la tyrannie, l’étendard sanglant est levé ».
Pas mieux !
« Et ils viennent jusque dans nos bras égorger nos filles et nos compagnes » C’est encore plus pertinent
Je ne mettrai jamais sur le même pied les sadiques du Hamas et les soldats israéliens même si les seconds ont fait plus de victimes que les premiers . Pas plus que je ne mettrai à égalité comme beaucoup l’ont fait les pilotes alliés qui ont bombardé Dresde en risquent leur peau et les gardiens de camps qui jetaient des nouveau-nés vivants dans les fours crématoires
Toutefois sans ménager la chèvre et le chou , n’aurait il pas mieux voulu intituler ce défilé « Marche pour la République et contre le racisme »? Car si l’antisémitisme existe bien en « politique » ou tout au moins en sociologie il ne représente rien juridiquement parlant
Cette appellation aurait peut être eu aussi l’avantage de ne pas être mal accompagné
« Marche contre le racisme », ou en l’occurrence : comment cacher la forêt antisémite avec l’arbre du racisme – le « racisme » antimusulman qu’invente le président de la République dans sa déclaration de Berne du 15 novembre (passage de 27’45 à 29’35), remarquablement applaudie par la FI.
J’emprunterai ma réponse au « Grand entretien » d’Alain Finkielkraut dans Le Figaro du 14 novembre 2023 :
« Depuis l’ignominieuse résolution de l’ONU faisant du sionisme une forme de racisme on ne colle plus l’étoile jaune mais la croix gammée sur la poitrine des Juifs. Ceux qui croient pouvoir combattre d’un seul tenant l’antisémitisme et le racisme font donc fausse route. Ils se trompent d’époque. »
Bonjour, et merci une fois de plus, Madame, pour votre témoignage.
Consentiriez-vous à prendre un peu de temps pour réfléchir à ce qui, selon vous, pourrait expliquer le refus exprimé publiquement par le Président de la R.F. de participer à une telle manif à laquelle appelaient pourtant les représentants institutionnels du peuple français ? Aura-t-il au moins été conscient que, sur cette décision (refus de manifester), il se sera retrouvé dans la position de LFI ?