Identité et liberté de non-appartenance

L’injonction à l’identification par collection parcourt le discours politique et alimente le clientélisme. Le marquage identitaire se banalise et chacun est invité à se référer à des appartenances supposées lui donner « visibilité » jusque dans le champ politique. Mon identité est-elle le résultat de ces assignations où moi et les miens se pensent en exclusivité ? Ma liberté se réduit-elle à faire allégeance à des appartenances que l’association politique aurait pour fonction de faire coexister ?

Ces réflexions sur l’identité et l’identitaire ont été publiées dans L’Obs n° 2770 du 7 au 13 décembre 2017, p. 30-31, sous le titre « Le marquage identitaire se banalise ». Je remercie particulièrement Marie Lemonnier d’avoir accueilli ce texte.

 

La querelle Valls-Plenel dépasse leurs personnes et vaut comme symptôme. Les renvoyer dos à dos, c’est envisager qu’on puisse réitérer sans état d’âme le « oui c’est condamnable, mais… » qui suivit le massacre à Charlie Hebdo. C’est cautionner la relativisation des victimes de l’islam politique au motif d’un « respect » qu’il faudrait observer envers une identité malheureuse en quête de reconnaissance publique. Une telle identité procède d’une identification catégorielle souvent hâtive – en l’occurrence, l’idée selon laquelle les « musulmans » formeraient un groupe homogène aimanté par l’islamisme. À la lumière d’événements récents (l’organisation de stages en « non-mixité raciale » par le syndicat d’enseignants SUD-Education 93, par exemple), le différentialisme avancé par les « indigénistes » et accueilli par la bienveillance militante de Plenel révèle sa nature ségrégationniste ; il pose la question de savoir si une république laïque se réduit à organiser la coexistence de « diversités » : du même coup, c’est la conception même de l’individu qui est affectée.

Depuis des années, l’injonction à l’identification de collection parcourt le discours politique et alimente le clientélisme. Le marquage identitaire se banalise et chacun est invité à se référer à des appartenances supposées lui donner « visibilité » jusque dans le champ politique. Mon identité se confondrait avec une série adhésive dont l’expression séparatiste « J’appartiens à ma famille, à mon clan, à mon quartier, à ma race, à l’Algérie, à l’islam »1 pervertit, en le singeant, l’engagement humaniste qui, de Descartes à Fénelon et à Montesquieu, déborde les proximités pour s’élargir au genre humain.

Suis-je le résultat de ces assignations où moi et les miens se pensent en exclusivité ? Ma liberté se réduit-elle à faire allégeance à des appartenances que l’association politique aurait pour fonction de faire coexister ?

Dans la Médée de Corneille (I, 5), Médée est au comble du dénuement – Jason la laisse tomber, elle n’est plus qu’une barbare, rejetée de tous. Sa confidente remue le couteau dans la plaie :

« Votre pays vous hait, votre époux est sans foi
Dans ce triste revers, que vous reste-t-il ?
[Médée répond] :                                 –  Moi »

Ce moi est à la fois sublime et dérisoire. Dérisoire, parce que si on énumère ses propriétés c’est pitoyable ou outrecuidant. Sublime parce que le mot, superbement isolé en fin de vers, évoque en cet instant fugace et fulgurant un point profond qui nous émeut. Je ne suis pas seulement une barbare, une femme, une épouse délaissée, une mère…, je ne me réduis pas à un « profil » : je suis un sujet, un « Je », infime reste qui excède ce bric-à-brac.

L’idée philosophique d’individualité n’est pas celle d’une individuation biologique, économique, ethnique, religieuse ou sociale. Le concept de sujet-législateur, qui fonde l’autorité politique en régime laïque, lui est apparenté. Mon identité comme personne juridique et agent politique n’a pas a priori de propriétés catégorielles, elle est identique par principe à celle de tout autre – « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits ». Autrui n’est pas forcément celui qui me ressemble : c’est un autre moi, absolument identique principiellement, comme être libre, pensant et sensible, et absolument différent du fait même de cette identité de principe.

En établissant chacun dans ce droit égal et universel, l’individualité juridico-politique ne confine pas les individus à leur état réel. Loin de les méconnaître, elle leur ouvre l’éventail des possibilités, leur permet de déployer leur singularité pourvu que les droits d’autrui (qui sont les miens) soient préservés. Ce déploiement peut s’enraciner dans une communauté préexistante au corps politique ou disjointe de lui. Mais le droit d’adhérer à une communauté n’est effectif que subordonné à la liberté de non-appartenance.

Une législation laïque ne se contente pas de séparer les Églises et l’État. Elle disjoint complètement la constitution du corps politique de tout lien (ethnique, religieux, coutumier…) qui lui serait préalable ou extérieur. Elle considère que le droit des individus est premier : on ne peut pas se réclamer d’un droit collectif pour assigner un individu à un groupe ou pour entraver son droit. On voit la conséquence sur la notion de « droit des communautés » : on peut se reconnaître dans une communauté mais on doit pouvoir s’en détacher sans craindre de représailles. C’est en ce sens que l’ensemble de la législation républicaine est laïque ; elle assure d’abord à tout individu le droit d’être comme ne sont pas les autres, elle ne conçoit de Contrat social que celui qui rend possible le Promeneur solitaire.

L’organisation laïque ne s’oppose donc pas aux communautés, pourvu qu’elles respectent le droit commun, elle est contraire au communautarisme. On parle de communautarisme à partir du moment où une association fait pression sur ceux qu’elle revendique comme ses membres, les intimide pour qu’ils la rejoignent et adoptent un style de vie uniformisé : sous l’effet de normes morales, la singularité est entravée. On bascule dans le communautarisme politique lorsque de tels regroupements réclament des droits spécifiques, quand s’exerce une obligation d’appartenance au sein de laquelle personne ne peut apercevoir un point de fuite, revendiquer « la différence de sa différence ». Certains de ces regroupements, tel l’islam politique proclamant une vocation planétaire, ne souffrent ni la différence individuelle ni l’existence d’autres communautés, et le font savoir en versant le sang.

S’il trouve une validité dans le cadre du droit commun, le rassemblement identitaire ne peut pas être reconnu comme agent social exclusif, encore moins être érigé en agent politique ayant autorité sur une portion de la population. L’association politique laïque n’est pas elle-même une collection identitaire, elle ne réunit pas non plus des collections constituées sur ce modèle. Ce n’est pas en vertu d’un traitement lobbyiste qu’on obtient ses droits, sa liberté, sa sécurité : on les traduit en termes universels pour qu’ils soient compossibles, juridiquement énonçables, applicables en même temps à tous et c’est dans cet esprit qu’on s’efforce de faire les lois.

Rendre la singularisation universellement possible : tel est le défi que doit relever une république laïque. Le lien qui unit ces atomes politiques est celui par lequel ils défendent également leurs droits et peuvent dire : « Ne touche pas à celui qui n’est pas mon pote mais qui est mon égal ! ». Il en résulte un ensemble politique qui transcende les identifications : on peut accepter de combattre et d’engager sa vie pour que cet ensemble se constitue, se perpétue, se fortifie, résiste aux injonctions et aux violences qui le fracturent.

Voici comment j’imagine le propos qu’une république laïque pourrait adresser à ceux qui sont tentés ou qui, inversement, sont menacés par le communautarisme : « Si vous avez un culte, une coutume, une appartenance, vous pouvez les vivre et les manifester librement, pourvu que cela ne nuise à aucun autre droit. Si vous n’avez ni culte ni coutume ni appartenance, si vous voulez vous défaire de ceux qui vous ont été imposés ou en changer, la loi vous protège. Si vous tentez d’ériger une appartenance en autorité politique, si vous considérez une partie de la population comme une ‘chasse gardée’, alors vous trouverez la loi en face de vous. »

 

1 – Houria Bouteldja, porte-parole du Parti des Indigènes de la République, dans Les Blancs, les Juifs et nous, Paris : La Fabrique, 2016, p. 72.

© Catherine Kintzler, L’Obs 7-13 décembre 2017, Mezetulle 14 décembre 2017.

 

8 thoughts on “Identité et liberté de non-appartenance

  1. Sabine Prokhoris

    Merci chère Catherine pour cette très utile et très belle mise au point, et tout particulièrement pour la précieuse distinction entre la notion piégée d’ »identité » et celle, toute différente, de singularité susceptible d’émerger. La singularité ayant pour condition l' »infime reste » – magnifique expression – qui excède toutes les assignations – et ainsi leur résiste.
    Cet « infime reste « , qui renvoie à une expérience de subjectivation toujours risquée, parce qu’elle est pour partie imprédictible, ne désigne en effet nullement, dans ce que j’en comprends, un contenu particulier quelconque, identifiable comme plus petit dénominateur commun, mais une situation dynamique : il s’agit d’un possible, indéterminé, qui ouvre sur un devenir non tracé par avance. La déréliction de Médée, son dénuement, son malheur valent donc, dans le vers de Corneille à l’instar du clinamen de Lucrèce : comme possibilité – chance – d’un écart qui, en dépit de ce « triste revers  » peut « briser les décrets du destin » comme écrit Lucrèce (et justement, ici, ne brise pas Médée).
    Un devenir s’ouvre alors, non « profilé » , non replié sur la clôture d’un « moi » qui se réduirait à n’être qu’un petit « ego » accroché à ses particularités, un « moi » ici – ou un un « je « -, émancipé des assignations identitaires (en l’occurrence « barbare, femme, épouse délaissée » etc).
    Défaites, les voilà problématisées comme des emplacements dans les rapports sociaux, non comme des traits d’ » identité », adhésifs et définitifs.
    C’est cette situation dynamique, dont le levier est un évidement (une négativité, un réel en creux) et non un ensemble de particularités fixées et fixantes, qui forme le socle empirique de notre commune humanité.
    Car n’importe qui peut un jour ou l’autre, par tel ou tel aléa de la vie, s’éprouver comme paria, les romans de Joseph Conrad, à lire et à relire, ne parlent que cette épreuve anthropologique fondatrice .

    La Médée de Corneille est devenue une outsider au sens de Virginia Woolf. Virginia Woolf qui dans Trois Guinées rêve, utopie réaliste, d’une « société des outsiders » : mais la société woolfienne des « outsiders » n’est en rien une collection d’individualités repliées sur leurs idiosyncrasies. Elle représente au contraire la condition d’un universel empiriquement fondé – qui seulement à partir de là sans doute peut légitimement prétendre jouer comme idée régulatrice. C’est me semble-t-il ce qu’il y a de plus fondamental dans l’idée de laïcité, au-delà même de la question de la place des religions.

    Je voudrais vivement recommander, sur ces questions, la lecture d’un livre de Jean-Martin Eriksen et Frederik Stjernfelt, (trad. Peer Biungaard, Genève, MetisPresses, 2012) intitulé : Les pièges de la culture – Les contradictions démocratiques du multiculturalisme.

    J’ajouterais que ces considérations sur « Identité et liberté de non-appartenance » rejoignent, à travers la question de la visibilité et de ses marqueurs supposément souhaitables, le débat autour de l’écriture dite « inclusive ». A quand -, au motif que la langue serait « raciste » , elle est bien « sexiste  » paraît-il -, des signes typographiques, (émoticônes ou autres) pour que soit rendue évidente la visibilité des « racisés « , des femmes- blanches-voilées, des unijambistes, des déficients mentaux, des bègues, des gays, des lesbiennes, des bi, des Français-de-souche, des demi ou des tiers ou des quarts noirs, ou juifs, ou islandais, ou catalans, ou encore, comme dans la fameuse Encyclopédie chinoise borgésienne citée par Foucault au début de Les Mots et Les Choses, des « cochons de lait, sirènes, chiens en liberté, qui viennent de casser la cruche, qui de loin semblent des mouches, qui s’agitent comme des fous » et même sont « inclus dans la présente classification », etc, à l’infini de toutes les subdivisions que l’on considérera comme politiquement et moralement nécessaires ? (Pour les trans, il en existe déjà paraît-il, un signe typographique en place du point médian – un astérisque, pour échapper au masculin ou féminin.
    On ignore s’il y a un signe en « inclusive » pour distinguer entre ceux qui sont opérés et ceux qui ne le sont pas…

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    1. Mezetulle

      Merci, chère Sabine, pour ce commentaire si éclairant.
      Cette dynamique du sujet est à la fois tenace et fugace, elle se présente comme une fracture dans le tissu des déterminations, et c’est une des raisons pour lesquelles le moment juridique et politique a pour devoir de ne pas la balayer dans le bric-à-brac des assignations. Elle est si fugace que Médée replonge, dès le vers suivant (là encore, le génie de Corneille intervient !) dans l’énumération à la fois dérisoire et outrecuidante « je suis ceci, cela et encore cela et on va voir ce qu’on va voir je vais me venger ». Chacun connaît la suite de l’histoire : pour échapper à sa condition et coïncider avec la très haute idée qu’elle a d’elle-même, elle commet l’infanticide – ce « grand crime » qui, croit-elle, la placera en situation d’exception.
      Corneille est coutumier, dans son théâtre, de ces « explosions » féminines qui empruntent la voie des crêtes (vu que, comme La Rochefoucauld le décèlera si bien quelques années plus tard, « les chemins de la gloire » sont généralement fermés aux femmes), en bien comme en mal…
      Qu’on songe à la Camille d’Horace qui s’expose en toute connaissance de cause à la vengeance meurtrière de son frère rien que pour exister le temps de deux superbes scènes (IV, 4 et 5), à la Sophonisbe de la pièce du même nom qui se suicide pour échapper au triomphe de Rome et sauver, avec elle, l’idée de Carthage. Qu’on songe à la magnifiquement détestable Reine de Syrie dans Rodogune à propos de laquelle Corneille déclare  » il n’y a point de parricide qui lui fasse horreur, pourvu qu’il la puisse conserver sur un trône qu’elle préfère à toutes choses, tant son attachement à la domination est violent ; mais tous ses crimes sont accompagnés d’une grandeur d’âme, qui a quelque chose de si haut, qu’en même temps qu’on déteste ses actions, ou admire la source dont elles partent. »
      Lessing a écrit des textes remplis de haine contre ces héroïnes cornéliennes, disant qu’elles n’ont rien de « féminin » : il n’a que trop bien compris !
      J’en tire deux conclusions :
      1° une législation juste doit pouvoir éviter que les sujets, pour préserver ce « reste » et échapper à ce qui les détermine de l’extérieur, n’aient pas d’autre choix que d’en venir à des extrémités qui défient ou brisent toute législation. Cela engage une réflexion sur l’héroïsme, notion dont on devrait se préoccuper davantage au lieu de faire du prêchi-prêcha sur les « valeurs » : les esprits un peu raffinés ne peuvent que se détourner de l’eau tiède qu’on déverse sur eux à longueur de journée ; faute de nourritures fortes, ils se tournent volontiers vers des gourous. Or quelle meilleure réflexion sur la question que la littérature ?
      2° il faut (re)lire le théâtre classique, surtout à l’école, et entre autres les pièces de Corneille… !

      S’agissant de la pente sur laquelle l’écriture dite inclusive place la langue et formate les mentalités, effectivement il n’y a pas de limite à ce que vous décrivez. J’en profite pour signaler votre récente chronique dans Libération à ce sujet : Le trompe-l’oeil de l’écriture inclusive .

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      1. Sabine Prokhoris

        Certainement on devrait méditer la question de l’héroïsme : l’héroïsme non pas justement comme la fuite dans l’exception à laquelle se trouvent acculées les héroïnes de Corneille (et quelques reines de Shakespeare), comme vous le montrez si bien, mais comme cette façon de ne pas céder sur l’indétermination de ce « reste » dont vous parlez. De ne pas le remplir (et ainsi de l’annuler, par asphyxie si l’on peut dire) au moyen de tel ou tel élément hypostasié du « bric-à brac » que vous décrivez.
        Cette indétermination – une dépossession – constitue, il convient de d’en prendre la mesure je crois, une importante source d’angoisse, si sa dimension dynamique n’est pas préservée, étayée. Politiquement, dans la perspective qui est en l’occurrence la vôtre, que je partage.
        Si donc, comme vous le dites, une législation juste ne sait pas préserver ce « reste » comme ce qui, nonobstant la solitude à laquelle il expose, fonde le lien humain, hors du refuge des appartenances, en effet les gourous ramasseront la mise.
        Sans doute est-ce l’enjeu le plus profond de la laïcité, loin des bonnes intentions d’un « vivre-ensemble » façon Mac Do : « Venez comme vous êtes » (slogan d’une publicité Mac Do, où l’on voyait divers échantillons de freaks bien caractérisés arriver pour tous avaler d’identiques Big Mac) : c’est-à-dire : juxtaposez vos « identités », et que chacun reste dans son scaphandre dûment pourvu de l’étiquette ad hoc – jusqu’au moment où, inévitablement, l’affaire va se gâter.
        La littérature est en effet ce qui nous permet le mieux de réfléchir à cela. Corneille, bien sûr, vous le montrez.
        Beckett, qui dans un bref texte intitulé justement « Sans » décrit si précisément cet héroïsme de la perte des appartenances – et des repères illusoires qu’elles procurent : « Ruines répandues confondues avec le sable gris cendre vrai refuge. […] Terre ciel confondus infini sans relief petit corps seul debout. Encore un pas un seul tout seul dans les sables sans prise il le fera. Gris cendre petit corps seul debout cœur battant face aux lointains. […] Petit corps petit bloc cœur battant gris cendre seul debout. Petit corps soudé gris cendre cœur battant face aux lointains. »
        Péguy aussi, commentant Homère, et décelant dans son chant dédié aux héros un profond « mépris des dieux » : « mépris de ce qu’ils ne présentent pas cette grandeur unique que confère à l’homme d’être incessamment exposé », écrit-il.
        D’être exposé d’abord à ce que vous appelez, et cette expression situe également à mes yeux le lieu essentiel de mon travail de psychanalyste, la « fracture dans le tissu des déterminations ».
        Tâche infinie que de se refuser à suturer cette fracture, mais d’en faire au contraire un levier – de liberté, égalité, fraternité.

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  2. jean-pierre castel

    Chère Madame;
    merci de clarifier ainsi la différence entre laïcité et communautarisme. Peut-être ma question est-elle hors sujet , mais si je comprends bien votre texte présuppose l’existence d’une unité nationale « une et indivisible »: comment l’étendre à une entité comme l’Union Européenne, ou à un état qui accorde des spécificités y compris juridiques à telle ou telle région. Autrement dit, des partisans du communautarisme ne peuvent-ils pas exciper de l’ expérience des républiques fédérales ou de celles qui accordent une autonomie aux régions portant sur l’organisation juridique?

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    1. Mezetulle

      Cher monsieur, merci pour votre remarque.
      Le texte n’a pas pour ambition de proposer un programme politique, mais seulement de faire remarquer qu’une législation qui néglige la singularité et la rabat sur l’identification à des collections n’est pas vraiment laïque.
      S’agissant de votre remarque initiale « votre texte présuppose l’existence d’une unité nationale », je la retournerais volontiers : mon texte ne la présuppose pas, mais examine un élément qui la rend possible – et qui questionne du reste l’idée même de « nation », qu’on ne peut entendre ici qu’au sens où l’emploie la Révolution française, lequel s’éloigne principiellement de la signification ethnique, catégorielle, religieuse…

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  3. Michel Martin

    Il me semble très instructif de se pencher sur ce qu’Edouard Glissant a écrit et dit sur la créolisation. La question des « mêmes » et des « différents » est vieille comme le monde, ce qui pourrait être nouveau, c’est de constituer des groupes qui ne sachent pas se passer des « différents ». De mon point de vue, c’est tout l’enjeu de la domestication de l’intelligence collective qui me semble rejoindre la créolisation par son savoir faire à faire coopérer les différents.
    http://solidariteliberale.hautetfort.com/archive/2017/11/08/l-ideologie-et-l-intelligence-collective-5997210.html

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