Manifeste contre le nouvel antisémitisme

Je figure parmi les 300 premiers signataires du « Manifeste contre le nouvel antisémitisme » publié dans Le Parisien du 22 avril. On peut le lire in extenso ci-dessous et sur le site du journal.

Le texte, proposé sur https://www.change.org/p/emmanuel-macron-manifeste-contre-le-nouvel-antis%C3%A9mitisme , a recueilli plus de 26000 signatures au moment où je mets ce billet en ligne.

« L’antisémitisme n’est pas l’affaire des Juifs, c’est l’affaire de tous. Les Français, dont on a mesuré la maturité démocratique après chaque attentat islamiste, vivent un paradoxe tragique. Leur pays est devenu le théâtre d’un antisémitisme meurtrier. Cette terreur se répand, provoquant à la fois la condamnation populaire et un silence médiatique que la récente marche blanche a contribué à rompre.

Lorsqu’un Premier ministre à la tribune de l’Assemblée nationale déclare, sous les applaudissements de tout le pays, que la France sans les Juifs, ce n’est plus la France, il ne s’agit pas d’une belle phrase consolatrice mais d’un avertissement solennel : notre histoire européenne, et singulièrement française, pour des raisons géographiques, religieuses, philosophiques, juridiques, est profondément liée à des cultures diverses parmi lesquelles la pensée juive est déterminante. Dans notre histoire récente, onze Juifs viennent d’être assassinés – et certains torturés – parce que Juifs, par des islamistes radicaux.

« Une épuration ethnique à bas bruit »

Pourtant, la dénonciation de l’islamophobie – qui n’est pas le racisme anti-Arabe à combattre – dissimule les chiffres du ministère de l’Intérieur : les Français juifs ont 25 fois plus de risques d’être agressés que leurs concitoyens musulmans. 10 % des citoyens juifs d’Ile-de-France – c’est-à-dire environ 50 000 personnes – ont récemment été contraints de déménager parce qu’ils n’étaient plus en sécurité dans certaines cités et parce que leurs enfants ne pouvaient plus fréquenter l’école de la République. Il s’agit d’une épuration ethnique à bas bruit au pays d’Émile Zola et de Clemenceau.

Pourquoi ce silence ? Parce que la radicalisation islamiste – et l’antisémitisme qu’elle véhicule – est considérée exclusivement par une partie des élites françaises comme l’expression d’une révolte sociale, alors que le même phénomène s’observe dans des sociétés aussi différentes que le Danemark, l’Afghanistan, le Mali ou l’Allemagne… Parce qu’au vieil antisémitisme de l’extrême droite, s’ajoute l’antisémitisme d’une partie de la gauche radicale qui a trouvé dans l’antisionisme l’alibi pour transformer les bourreaux des Juifs en victimes de la société. Parce que la bassesse électorale calcule que le vote musulman est dix fois supérieur au vote juif.

« Nous attendons de l’islam de France qu’il ouvre la voie »

Or à la marche blanche pour Mireille Knoll, il y avait des imams conscients que l’antisémitisme musulman est la plus grande menace qui pèse sur l’islam du XXIe siècle et sur le monde de paix et de liberté dans lequel ils ont choisi de vivre. Ils sont, pour la plupart, sous protection policière, ce qui en dit long sur la terreur que font régner les islamistes sur les musulmans de France.

En conséquence, nous demandons que les versets du Coran appelant au meurtre et au châtiment des juifs, des chrétiens et des incroyants soient frappés d’obsolescence par les autorités théologiques, comme le furent les incohérences de la Bible et l’antisémitisme catholique aboli par Vatican II, afin qu’aucun croyant ne puisse s’appuyer sur un texte sacré pour commettre un crime.

Nous attendons de l’islam de France qu’il ouvre la voie. Nous demandons que la lutte contre cette faillite démocratique qu’est l’antisémitisme devienne cause nationale avant qu’il ne soit trop tard. Avant que la France ne soit plus la France. »

*« Le Nouvel Antisémitisme en France », Ed. Albin Michel, 213 p., 15 euros.

Les 300 premiers signataires :
Charles Aznavour ; Françoise Hardy ; Pierre Arditi ; Elisabeth Badinter ; Michel Drucker ; Sibyle Veil ; François Pinault ; Eric-Emmanuel Schmitt ; Marceline Loridan-Ivens ; Radu Mihaileanu ; Elisabeth de Fontenay ; Nicolas Sarkozy ; Pascal Bruckner ; Laure Adler ; Bertrand Delanoë ; Manuel Valls ; Michel Jonasz ; Xavier Niel ; Jean-Pierre Raffarin ; Gérard Depardieu ; Renaud ; Pierre Lescure ; Francis Esménard ; Mgr Joseph Doré ; Grand Rabbin Haïm Korsia ; Imam Hassen Chalghoumi ; Carla Bruni ; Boualem Sansal ; Imam Aliou Gassama ; Annette Wieviorka ; Gérard Darmon ; Antoine Compagnon ; Mofti Mohamed ali Kacim ; Bernard Cazeneuve ; Bernard-Henri Lévy ; Philippe Val ; Zabou Breitman ; Waleed al-Husseini ; Yann Moix ; Xavier De Gaulle ; Joann Sfar ; Julia Kristeva ; François Berléand ; Olivier Guez ; Jeannette Bougrab ; Marc-Olivier Fogiel ; Luc Ferry ; Laurent Wauquiez ; Dominique Schnapper ; Daniel Mesguich ; Laurent Bouvet ; Pierre-André Taguieff ; Jacques Vendroux ; Georges Bensoussan ; Christian Estrosi ; Brice Couturier ; Imam Bouna Diakhaby ; Eric Ciotti ; Jean Glavany ; Maurice Lévy ; Jean-Claude Casanova ; Jean-Robert Pitte ; Jean-Luc Hees ; Alain Finkielkraut ; Père Patrick Desbois ; Aurore Bergé ; François Heilbronn ; Eliette Abécassis ; Bernard de la Villardière ; Richard Ducousset ; Juliette Méadel ; Daniel Leconte ; Jean Birenbaum ; Richard Malka ; Aldo Naouri ; Guillaume Dervieux ; Maurice Bartelemy ; Ilana Cicurel ; Yoann Lemaire ; Michel Gad Wolkowicz ; Olivier Rolin ; Dominique Perben ; Christine Jordis ; David Khayat ; Alexandre Devecchio ; Gilles Clavreul ; Jean-Paul Scarpitta ; Monette Vacquin ; Christine Orban ; Habib Meyer ; Chantal Delsol ; Vadim Sher ; Françoise Bernard ; Frédéric Encel ; Christiane Rancé ; Noémie Halioua ; Jean-Pierre Winter ; Jean-Paul Brighelli ; Marc-Alain Ouaknin ; Stephane Barsacq ; Pascal Fioretto ; Olivier Orban ; Stéphane Simon ; Laurent Munnich ; Ivan Rioufol ; Fabrice d’Almeida ; Dany Jucaud ; Olivia Grégoire ; Elise Fagjeles ; Brigitte-Fanny Cohen ; Yaël Mellul ; Lise Bouvet ; Frédéric Dumoulin ; Muriel Beyer ; André Bercoff ; Aliza Jabes ; Jean-Claude Zylberstein ; Natacha Vitrat ; Paul Aidana ; Imam Karim ; Alexandra Laignel-Lavastine ; Lydia Guirous ; Rivon Krygier ; Muriel Attal ; Serge Hefez ; Céline Pina ; Alain Kleinmann ; Marie Ibn Arabi-Blondel ; Michael Prazan ; Jean-François Rabain ; Ruth Aboulkheir ; Daniel Brun ; Paul Aidane ; Marielle David ; Catherine Kintzler ; Michèle Anahory ; Lionel Naccache ; François Ardeven ; Thibault Moreau ; Marianne Rabain-Lebovici ; Nadège Puljak ; Régine Waintrater ; Aude Weill-Raynal ; André Aboulkheir ; Elsa Chaudun ; Patrick Bantman ; Ruben Rabinovicth ; Claire Brière-Blanchet ; Ghislaine Guerry ; Jean-Jacques Moscovitz ; Amine El Khatmi ; André Zagury ; François Ardeven ; Estelle Kulich ; Annette Becker ; Lilianne Lamantowicz ; Christine Loterman ; Adrien Barrot ; Talila Guteville ; Florence Ben Sadoun ; Paul Zawadzki ; Serge Perrot ; Patrick Guyomard ; Marc Nacht ; André Aboulkheir ; Laurence Bantman ; Josiane Sberro ; Anne-Sophie Nogaret ; Lucile Gellman ; Alain Bentolila ; Janine Atlounian ; Claude Birman ; Danielle Cohen-Levinas ; Laurence Picard ; Sabrina Volcot-Freeman ; Gérard Bensussan ; Françoise-Anne Menager ; Yann Padova ; Evelyne Chauvet ; Yves Mamou ; Naem Bestandji ; Marc Knobel ; Nidra Poller ; Brigitte-Fanny Cohen ; Joelle Blumberg ; Catherine Rozenberg ; Caroline Bray-Goyon ; Michel Tauber ; André Zagury ; Laura Bruhl ; Eliane Dagane ; Michel Bouleau ; Marc Zerbib ; Catherine Chalier ; Jasmine Getz ; Marie-Laure Dimon ; Marion Blumen ; Simone Wiener ; François Cahen ; Richard Metz ; Daniel Draï ; Jacqueline Costa-Lascoux ; Stéphane Lévy ; Arthur Joffe ; Antoine Molleron ; Liliane Kandel ; Stéphane Dugowson ; David Duquesne ; Marc Cohen ; Michèle Lévy-Soussan ; Frédéric Haziza ; Martine Dugowson ; Jonathan Cohen ; Damien Le Guay ; Patrick Loterman ; Mohamed Guerroumi ; Wladi Mamane ; William de Carvalho ; Brigitte Paszt ; Séverine Camus ; Solange Repleski ; André Perrin ; Sylvie Mehaudel ; Jean-Pierre Obin ; Yael Mellul ; Sophie Nizard ; Richard Prasquier ; Patricia Sitruk ; Renée Fregosi ; Jean-Jacques Rassial ; Karina Obadia ; Jean-Louis Repelski ; Edith Ochs ; Jacob Rogozinski ; Roger Fajnzylberg ; Marie-Helène Routisseau ; Philippe Ruszniewski ; André Senik ; Jean-François Solal ; Paule Steiner ; Jean-Benjamin Stora ; Anne Szulmajster ; Maud Tabachnik ; Daniel Tchenio ; Julien Trokiner ; Fatiha Boyer ; Cosimo Trono ; Henri Vacquin ; Caroline Valentin ; Alain Zaksas ; Slim Moussa ; Jacques Wrobel ; Roland Gori ; Nader Alami ; Céline Zins ; Richard Dell’Agnola ; Patrick Beaudouin ; Barbara Lefebvre ; Jacques Tarnéro ; Georges-Elia Sarfat ; Lise Boëll ; Jacques Wrobel ; Bernard Golse ; Céline Boulay-Esperonnier ; Anne Brandy ; Imam Karim ; Sammy Ghozlan.

10 thoughts on “Manifeste contre le nouvel antisémitisme

  1. Antonio.C

    Bonjour Madame,
    Ce texte honore ses signataires et il est agréable de voir des élites françaises retrouver en partie leurs racines révolutionnaires en appelant à frapper – simplement – d’obsolescence des versets d’un texte sacré par les croyants eux-mêmes ; à leur initiative et sans contrainte autre que la logique du respect de la vie. Ils auraient pu dans une logique juridique robespierriste demander qu’un texte, sacré ou pas, qui appelle au meurtre soit frappé d’interdiction. Imagine-t-on un nouveau parti politique légalisable s’il appelait aux mêmes meurtres ? Mais il est difficile de venir directement sur le registre du droit comme si nous avions à faire à des voyous alors que nous avons à faire à des croyants qui ont la prétention et la volonté d’éclairer l’humanité. Mais voilà, vous vous heurtez et nous nous heurterons sur la question du sacré : la République laïque a placé la vie et son respect en toute circonstance, la sienne celle de l’autre y compris l’assassin, au centre de sa logique de paix ; là où les religions et notamment l’islam garde la soumission à dieu au dessus de la vie elle-même. Pas la même attitude face à la demande de sacrifice faite à Abraham ? Les autorités musulmanes ont à dire quelle loi a la précellence et par conséquent quels versets sont soumis à une interprétation non littérale. Il n’y a pas que l’appel au meurtre qui soit en décalage avec le droit le plus élémentaire. Or elles jouent un double jeu en permanence car elles ne veulent pas et peut-être ne peuvent pas renoncer à la dimension politique de leur religion sans risquer de se perdre (certains prédicateurs sont très explicites sur ce point).
    La demande que vous adressez aux autorités musulmanes lève l’interdit de penser, de parler, ouvre un agenda et fixe un objectif. Nous allons observer parmi les bonnes âmes qui va être sollicité pour qu’elle se défaussent.
    Cordialement

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  2. jean-pierre castel

    Que faire de l’exclusivisme des textes sacrés abrahamiques ?

    Dans cette tribune (Le Parisien, 24 avril 2018) et le livre qui l’accompagne (AlbinMichel, avril 2018), 300 intellectuels, journalistes, politiques, artistes, rabbins, un évêque, un mufti, dénoncent le déni de l’antisémitisme musulman, et proposent comme remède « que les versets du Coran appelant au meurtre et au châtiment des juifs, des chrétiens et des incroyants soient frappés d’obsolescence par les autorités théologiques, comme le furent les incohérences de la Bible et l’antisémite catholique aboli par Vatican II, afin qu’aucun croyant ne puisse s’appuyer sur un texte sacré pour commettre un crime ».

    La plupart des représentants du monde musulman ont vilipendé cette intervention, tant en France, y compris le président du Conseil français du culte musulman, que dans le monde arabo-musulman. Aucun des « nouveaux penseurs de l’islam » en vue n’a signé cette tribune. « Dire que le Coran appelle au meurtre, c’est très violent et c’est une ineptie ! » s’exclame Tareq Oubrou, imam de la grande mosquée de Bordeaux, qui poursuit : « ça montre un manque de culture religieuse. N’importe quel texte sacré est violent, même l’Evangile ! ».

    L’antisémitisme, tant chrétien que musulman, et son origine dans les textes sacrés et les traditions de ces deux religions, sont des réalités qu’il est ô combien nécessaire de dénoncer. Mais il est préjudiciable de se limiter à une dénonciation partielle, voire partiale. Demander que les versets du Coran appelant à la violence contre les infidèles soient frappés d’obsolescence par les autorités théologiques « comme l’aurait fait Vatican II pour la Bible » relève, a minima, du syndrome de la paille et de la poutre. Car si le Coran, n’en déplaise à Tareq Oubrou, appelle effectivement à la violence contre les infidèles, il s’agit là d’une marque de fabrique abrahamique, d’un exclusivisme partagé par la Torah juive et par la Bible chrétienne, exclusivisme jamais dénoncé, sinon par de trop rares témoins vite excommuniés. Rappelons que « le dieu jaloux » parcourt toute la Bible, que le Nouveau Testament condamne à mort des idolâtres (Romains 1, 25-32), et que même le Sermon sur la Montagne se conclut par une menace : « Quiconque n’entend pas mes paroles […], sa ruine sera grande » (Mt 7, 26-27). La diabolisation des infidèles conduit le Vatican encore en 2014 à écrire que « du polythéisme ne peut venir rien de bon pour la sociabilité pacifique entre les hommes » (Dieu Trinité, unité des hommes. Le monothéisme chrétien contre la violence) : pauvre Socrate, pauvre Sénèque ! De Pie XI (Mit Brennender Sorge, 1937) à Benoit XVI (Visite à la synagogue de la Roonstrasse à Cologne, 2005) en passant par Jean-Paul II (Nous nous souvenons : une réflexion sur la Shoah, 1998), l’antisémitisme nazi « puisait ses racines hors du christianisme », son origine était exclusivement « néo-païenne ». Mgr. Etchegaray renchérissait : « Le néo-paganisme [serait la] racine profonde de tout antisémitisme » (Est-ce que le christianisme a besoin du judaïsme ? 1997).

    Dénoncer l’antisémitisme est une cause juste, pour autant qu’on ne biaise ni sur le diagnostic ni sur les remèdes, et qu’on ne stigmatise pas les uns pour mieux disculper les autres. En revanche, que des laïcs cautionnent l’autosatisfaction judéo-chrétienne n’accélèrera pas la venue du jour où les trois monothéismes travailleront enfin à dénoncer la racine commune de leur violence religieuse : l’exclusivisme de leurs textes sacrés. Rappelons que cet exclusivisme était inconnu des autres religions – du moins avant la mondialisation du XXème siècle.
    Jean-Pierre Castel

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  3. F. Alexandre

    La haine envers les juifs est un phénomène très répandu dans le monde musulman, c’est une pratique fermement ancrée dans la coutume islamique. On retrouve cette tradition non seulement dans des écrits religieux (Coran, hadith, tafsir et même sira) mais aussi dans la prose non religieuse, dans les oeuvres de fiction, dans le langage ordinaire. Ainsi, l’injure la plus dégradante consiste à qualifier quelqu’un de « ya houd » (« juif »).

    Il ne s’agit donc pas d’une mauvaise interprétation ou d’une mauvaise compréhension du message coranique, puisque ces versets ont été interprétés et commentés dans les tafsir (exégèses) faits par les plus grands ulémas (savants) de l’islam sunnite. Et ces exégèses ne laissent aucun doute sur le message délivré par le Coran.

    – verset 7:166 Puis, lorsqu’ils refusèrent (par orgueil) d’abandonner ce qui leur avait été interdit, Nous leur dîmes : « Soyez des singes abjects ».
    – verset 2:65 Vous avez certainement connu ceux des vôtres qui transgressèrent le Sabbat. Et bien Nous leur dîmes : « Soyez des singes abjects! »
    – verset 4: 155 (Nous les avons maudits) à cause de leur rupture de l’engagement, leur mécréance aux révélations d’Allah, leur meurtre injustifié des prophètes, et leur parole : « Nos coeurs sont (enveloppés) et imperméables ». Et réalité, c’est Allah qui a scellé leurs coeurs à cause de leur mécréance, car ils ne croyaient que très peu .
    – verset 5:60 Dis : « Puis-je vous informer de ce qu’il y a de pire, en fait de rétribution auprès d’Allah? Celui qu’Allah a maudit, celui qui a encouru Sa colère, et ceux dont Il a fait des singes [les Chrétiens], des porcs [les Juifs], et de même, celui qui a adoré le Tagut, ceux-là ont la pire des places et sont les plus égarés du chemin droit »
    – verset 5:51 Ô les croyants! Ne prenez pas pour alliés les Juifs et les Chrétiens; ils sont alliés les uns des autres. Et celui d’entre vous qui les prend pour alliés, devient un des leurs. Allah ne guide certes pas les gens injustes.
    – verset 5:13 Et puis, à cause de leur violation de l’engagement, Nous les [les juifs] avons maudits et endurci leurs coeurs […].
    – verset 5:42 Ils sont attentifs au mensonge et voraces de gains illicites. S’ils viennent à toi, sois juge entre eux ou détourne toi d’eux […].
    – verset 5:82 Tu trouveras certainement que les Juifs et les associateurs sont les ennemis les plus acharnés des croyants. Et tu trouveras certes que les plus disposés à aimer les croyants sont ceux qui disent: « Nous sommes chrétiens. » C’est qu’il y a parmi eux des prêtres et des moines, et qu’ils ne s’enflent pas d’orgueil.

    Autres versets qui justifient la haine des musulmans envers les juifs (et également envers les chrétiens):

    – versets 7-164 / 4:46 / 4:160 / 5:64 / 2.96 etc (juifs)
    – versets 5:18 / 5:72 / 2:111 / 2:120 / 2:159 9:30 / 9:31 / 9:34 etc (juifs et chrétiens)
    – versets 5:14 / 5:17 / verset 5:57 / 5:72 / 5:73 etc (chrétiens).

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  4. F. Alexandre

    Nouvel antisémitisme? Il se repaît de l’ancien antisémitisme, celui de l’après-Hégire. Un peu de littérature islamique tout ce qu’il y a d’orthodoxe:

    – Ibn Omar (Qu’Allah soit satisfait de lui et de son père) a dit: « J’ai entendu le Prophète d’Allah (Salla Allah Alaihi Wa Sallam) dire: L’Antéchrist descendra sur un terrain salsugineux à Mar Qanât (une vallée située à Médine), et les femmes seront la majorité de ses partisans. A tel point que l’homme tentera d’enchaîner ses plus proches parentes comme sa mère, sa sœur, sa fille et sa tante, de peur qu’elles n’aillent le rejoindre. Ensuite, Allah donnera aux Musulmans la victoire; et le tueront lui et ses partisans; au point que le juif se cachera derrière un arbre ou une pierre et que l’arbre ou la pierre dira: « O Musulman, Serviteur d’Allah! Il y a un juif derrière moi, viens le tuer » (fatwa du Comité Permanent, Présidence générale des Recherches Scientifiques et des Fatwas, Royaume d’Arabie Saoudite, section « le Jour où les Musulmans vaincront les Juifs »).

    – «L’heure du Jugement Dernier n’adviendra pas tant que vous n’aurez pas combattu les Juifs, à tel point que la pierre, derrière laquelle s’abritera un Juif, dira : Musulman ! voilà un Juif derrière moi, viens le tuer!» (hadith sahih rapporté par al-Bukhari, livre 56, Chap. 94, tome 2, p. 322)

    – « Nous menons cette guerre cruelle contre les frères des singes et des porcs, les Juifs et les enfants de Sion. Les Juifs vous combattront et vous les vaincrez. Jusqu’à ce que le Juif se cache derrière l’arbre et le rocher. Et l’arbre et le rocher diront : Ô Musulman, Ô serviteur d’Allah, il y a un Juif derrière moi, viens le tuer. » Prêche du vendredi, par le Dr. Muhammad Ibrahim Maadi, télévision palestinienne al-Aqsa TV http://archive.frontpagemag.com/readArticle.aspx?ARTID=11317

    – «Le Prophète leur dit: Ô vous, singes et cochons, comment avez-vous observé la volonté d’Allah? Les juifs répliquèrent: Ô Muhammad, tu ne nous as jamais insultés, pourquoi le fais-tu aujourd’hui? C’est Allah qui le fait, répondit le Prophète.» (Imam Abu Jafar Muhammad at-Tabari, Tarik ar-Rusul wa al-Muluk – Histoire des Prophètes et des Rois – ).

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  5. morose

    Première remarque : demander aux « autorités théologiques » de « frapper d’obsolescence » des éléments du coran, c’est, me semble-t-il ,
    détruire la fiction d’un texte sacré et inspiré, ce qui ne peut que heurter nombre de musulmans, méprisés dans leur foi. Certes cela ne m’émeut guère n’ayant rien à faire des religions, mais il y a peut-être une question de logique.
    j’imagine assez bien, par la suite, une nouvelle séparation, entre musulmans « canal historique » et musulmans  » obsolescents ».
    Deuxième remarque : je me souviens de la volée de bois vert qu’avait reçue Benoît XVI après son discours de septembre 2006 prononcé à Ratisbonne, qualifié de dangereux, anti-musulman, dans lequel il opposait la raison et la foi d’une part et d’autre part l’inaccessibilité à la raison de l’islam seulement soumis à la volonté divine, si je me souviens bien et si j’interprète correctement ses propos.
    Parmi les signataires d’aujourd’hui, lesquels ont soutenu B16 ?

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    1. Mezetulle

      1 – Frapper d’obsolescence ne signifie pas « expurger » ou « récrire », mais relève d’une analyse critique et historique des textes qu’on peut attendre de théologiens et de spécialistes. Voir notamment à ce sujet la Lettre ouverte au monde musulman d’Abdennour Bidar

      2 – J’ignore quels sont les signataires qui ont soutenu le discours de Benoît XVI dont vous parlez, ou qui l’auraient, inversement, explicitement critiqué ou condamné. Il faudrait en outre relire ce discours de plus près. Le Manifeste ne s’appuie pas sur une autorité religieuse ni sur une exégèse, mais sur des arguments accessibles à tous et se contente d’une comparaison, il n’oppose pas une religion à une autre, mais appelle à un travail critique.
      Je pourrais, moi aussi, chicaner et chercher « des poux dans la tête » de tel ou tel signataire pour n’avoir pas réagi en 1989 lors de l’affaire du port des signes religieux à l’école publique (et même pour avoir vertement critiqué l’appel que j’ai signé alors avec Elisabeth Badinter, RéGis Debray, Alain Finkielkraut et Elisabeth de Fontenay)… Je ne suis pas chrétienne, mais je suis attentive à la mythologie et il me semble que la parabole de l’ouvrier de la onzième heure est pleine de sens.

      3 – De manière générale, sur les points que vous abordez, je me permets de signaler quelques articles qui soulèvent la question de l’interprétation des « textes sacrés » en relation avec celle de la violence. Voir le dossier « Religion et violence« 

      Répondre
  6. jean-pierre castel

    Je rejoins volontiers la question de « Morose » sur la relative légèreté avec laquelle le manifeste demande l’obsolescence de versets (il est vrai que Vatican II a osé dire que certains éléments de l’Ancien Testament étaient « caducs », mais il s’est bien gardé de préciser lesquels). Même s’il ne s’agit pas d’expurger les textes, c’est t toute la question de l’autorité du sacré qui se trouve posée. Pour le dire de façon un peu brutale, toute religion a besoin de sacré. Les religions abrahamiques ont expulsé le sacré de la nature pour le loger dans des textes. Si maintenant une partie de ces textes doit être frappée d’obsolescence, peuvent-ils encore être considérés comme sacrés ? Et si ni la nature ni les textes ne sont sacrés, où peut encore se loger le sacré ?

    Répondre
    1. Mezetulle

      Je pense que vous connaissez les éléments de réponse que je pourrais vous donner, et je les ai référencés dans ma précédente réponse à « morose » : on les trouve dans les textes du dossier « Religion et violence » auquel vous avez vous-même contribué par un article important.

      Quant à la question du sacré véhiculé par les textes religieux, vous raisonnez à la fin de votre commentaire comme si l’obsolescence et la relativisation historique de certains passages devait frapper non seulement la signification littérale des passages en question, mais leur contenu mythique, et, encore plus fort, comme si elle devait frapper l’ensemble du corpus : on n’en demande pas tant ! Demander que des appels explicites au meurtre soient placés dans une perspective critique qui leur ôte leur efficience directe, ce n’est pas « expurger », ce n’est pas non plus effacer l’ensemble du texte. Dans les deux cas « il en reste » : au sens intensif il reste du contenu mythologique – voir à ce sujet l’article récent de JM Muglioni Croyances religieuses et mythes -, et au sens extensif il reste pas mal de texte !

      On pourrait aussi aborder la question du sacré hors contexte religieux, en particulier monothéiste : elle n’est pas dépourvue de sens – mais là vous en savez bien plus que moi.

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  7. jean-pierre castel

    Chère Madame,

    Je me suis mal fait comprendre. Je souscris bien entendu à l’appel à l’obsolescence de tout appel à la violence. Ce que je voulais souligner, c’est la difficulté que cet appel puisse être entendu, compte tenu du caractère sacré des textes. Le problème de ces religions abrahamiques est d’avoir sacralisé des textes exclusivistes. Les versets appelant explicitement à la violence ne sont pas qu’un détail, comme peut l’être (et encore!) le récit de la création du monde de la Genèse, ils ne sont que la partie émergée de l’exclusivisme qui constitue un élément structurant de la pensée abrahamique. Cette demande pose donc un dilemme à la fois d’autorité et de cohérence.

    D’une part, qui peut avoir l’autorité de « frapper d’obsolescence  » certains versets ? Mahmoud Taha a été pendu pour avoir proposé une telle réforme de l’islam, l’Eglise a excommunié (au sens propre ou figuré) Marcion, les gnostiques, von Harnack, Simone Weil. Aucun verset de la Bible n’a à ce jour été officiellement « frappé d’obsolescence ». Quant à l’exégèse, elle ne touche que quelques érudits, la lettre reste.

    D’autre part, c’est tout le corpus doctrinal qui repose sur l’unicité de la vérité, l’unicité du salut. Comment ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain? Par exemple, renoncer à la prétention à l’unicité de la vérité et du salut, c’est abandonner, pour ne parler que du christianisme, l’évangélisation. Hors, l’Eglise continue à affirmer qu’ « elle existe pour évangéliser ». Les rarissimes croyants qui recommandent d’abandonner le commandement d’évangélisation sont stigmatisés comme relativistes (petite digression : notre président se joint explicitement à cette condamnation du relativisme).

    La légèreté avec laquelle ce problème est mis sous le tapis augure mal de la portée de ce Manifeste.

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  8. Ping : Réponse aux 30 imams et à quelques autres - Mezetulle

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