Que tout enseignement véritable est laïque

Jean-Michel Muglioni médite, une fois de plus, sur l’école et sur l’acte même d’enseigner. Celui-ci, loin de se réduire à une pure et simple exposition de ce que le maître sait déjà, n’instruit les élèves que si le maître réactive en lui-même le moment de découverte « dans le bonheur de voir naître l’intelligence d’abord en soi-même ». Car c’est l’éclosion de la lumière en tout esprit qui est la substance l’enseignement. « Il en résulte une certaine idée de la laïcité de l’école » et que, faute de mettre le savoir au centre de l’école, il ne sert à rien d’y prêcher une morale, fût-elle républicaine.

Qu’est-ce qu’être un professeur ?

Ce n’est pas exposer un savoir tout fait, tout cuit, c’est chaque fois, même si ce qu’on enseigne a été découvert il y a plusieurs milliers d’années, comme l’arithmétique élémentaire, quand même on l’enseignerait pour la dixième fois, c’est le redécouvrir avec les élèves comme si c’était la première fois. Non pas en jouant, comme un acteur de théâtre, à le découvrir, c’est-à-dire en faisant semblant, mais en le découvrant soi-même, dans le bonheur de voir naître l’intelligence d’abord en soi-même. Alors et alors seulement l’élève peut voir la même lumière l’éclairer, la lumière de son propre esprit. Faire et refaire ainsi le parcours des Méditations cartésiennes tout au long d’une carrière de professeur de philosophie n’enferme donc pas dans une routine ennuyeuse. De même apprendre à lire et à compter aux enfants de cours préparatoire est chaque année un éblouissement pour l’instituteur comme pour eux : il institue l’homme en eux, ils s’élèvent d’eux-mêmes à hauteur d’homme.

Pourquoi des savants, parfois, ne peuvent enseigner

On comprend donc que parfois des savants toujours portés à aller plus loin dans leur science ne parviennent pas à enseigner : ils s’intéressent à des résultats plus qu’à la lumière qui leur permet de les trouver et il leur arrive d’oublier les commencements. Tel mathématicien ne comprendra jamais qu’un apprenti ne comprenne pas ce qui pour lui va de soi. Tel amoureux de la poésie immergé depuis toujours dans la littérature n’a pas conscience qu’un élève peut y être totalement étranger. Ce sont des praticiens prisonniers de leur savoir et de leur passion, qui jamais ne s’élèvent vraiment au point de vue réflexif.

Pourquoi enseigner est-il impliqué par l’idée même de la philosophie ?

La philosophie est un savoir réflexif. Quelque savoir constitué que le philosophe considère, à quelque savoir philosophique qu’il parvienne lui-même, il s’interroge sur ce qui en fait un savoir. Attentif à ce qui fait que savoir est possible, c’est-à-dire à ceci qu’un esprit peut apprendre à savoir, il est conduit naturellement à devenir professeur et plus que tout autre professeur à réfléchir sur la nature de sa tâche. C’est aussi pourquoi depuis plus de quarante ans les professeurs de philosophie ont plus que d’autres résisté aux réformes qui ont détruit l’école.

Apprendre, c’est comprendre

Tout ce que je dis ici repose sur une idée du rapport de l’esprit au savoir qui fonde la pratique de l’enseignement proprement dit : il n’y a de savoir véritable que celui que l’esprit est capable de justifier, dont il peut rendre compte, qu’il comprend. Appliquer la règle de trois comme une recette sans avoir la moindre idée de ce qu’est une proportion n’est pas savoir, alors que comprendre une proportion est savoir. On peut faire une soustraction mécaniquement, et il est important de pouvoir le faire. Savoir, c’est comprendre le sens d’une retenue. Que parfois nous puissions appliquer des recettes pour obtenir des résultats, soit ! Mais c’est la part servile de l’apprentissage1. Apprendre vraiment, au sens où ce terme désigne à la fois l’activité du maître et celle de l’élève, c’est toujours s’interdire d’admettre ce qu’on ne comprend pas et, répétons-le, ne tenir pour vrai que ce dont on peut rendre raison.

L’école laïque, seule école véritable, seule libre

Il en résulte une certaine idée de la laïcité de l’école, d’une école publique qui, si elle est organisée par l’État, n’est pas une école d’État : l’État paie les professeurs et garantit leur liberté, il ne définit pas les contenus enseignés, ni l’art d’enseigner2. Dans une école laïque, ces contenus ne sont pas imposés par les nécessités sociales ou politiques, mais par les nécessités internes au savoir et à l’ordre selon lequel il peut être appris, c’est-à-dire par lequel il est intelligible. Laïque, l’école est libre, libre aussi bien par rapport aux idéologies de la société civile qu’aux croyances religieuses. La laïcité de l’école ne se réduit pas à son rapport aux seules religions mais à toute croyance. L’école investie par la société civile n’est pas laïque. Je ne dis pas qu’une école vraiment laïque ait jamais existé.

Instruire et non prêcher

Catherine Kintzler, dans son intervention aux Chemins de la philosophie sur France Culture3, a donc pu utiliser l’expression : « enseigner de manière laïque ». Il fallait oser ce pléonasme puisque ce n’en est plus un dans l’école détruite. Ainsi suivre l’ordre des raisons des Méditations est une expérience laïque, informer des prétendues idées de Descartes ne l’est pas : c’est aussi bête que si l’on apprenait par cœur la suite des nombres sans savoir compter. Et en ce sens j’ose soutenir qu’il y avait plus de laïcité dans l’enseignement des jésuites que dans l’école de nos réformateurs. C’est pourquoi les décisions prises aujourd’hui pour lutter contre le fanatisme islamique sont contraires à la laïcité, puisqu’il n’est pas d’abord question que l’école instruise mais qu’elle prêche une morale républicaine. L’échec est certain, tant qu’on n’aura pas remis le savoir en son centre – y compris dans ce qu’il faudrait appeler instruction civique et morale et non pas éducation morale et civique. Les mots ont un sens, comme on l’apprendrait dans une véritable école.

Apprendre à savoir peut seul apprendre à distinguer croire et savoir

L’éveil de la raison ne peut venir que du savoir lui-même auquel l’apprenti est confronté, de sorte qu’il comprenne que comprendre n’est pas croire. À cette condition seulement il pourra croire sans fanatisme. Car il ne s’agit pas de s’opposer à ses croyances, et en cela l’école laïque peut être dite neutre. Il ne s’agit pas non plus de le rappeler à la loi républicaine, si l’obéissance va de soi dès qu’on entre dans l’école parce qu’on est là pour apprendre à l’abri des violences sociales. Alors seulement, parce que la pratique scolaire est républicaine et laïque, et sans même avoir à le dire – je ne me souviens pas qu’on m’ait jamais dit à l’école ou au lycée que je devais respecter la loi républicaine et la laïcité ! – alors seulement il est possible d’espérer qu’on soit républicain en dehors de l’école.

PS – L’enjeu universel de la laïcité

J’ai donné à la laïcité une signification qui ne la réduit pas au rapport de l’école et des religions. Or la laïcité a d’abord été au début de la Troisième République la libération de l’école alors sous l’emprise de l’Église. Puis est venue en 1905 la séparation des Églises et de l’État : la laïcité a bien été dans les deux cas une définition du rapport de l’école et de l’État avec les religions, et d’abord avec l’Église romaine. Mais, de même que certains catholiques dès le début du XXe siècle, et aujourd’hui, se réjouissent de cette séparation qui libère l’Église du temporel et la rend à sa vocation spirituelle, il est permis de penser que la laïcisation de l’école l’a rendue à sa vocation qui est l’enseignement, et d’abord l’enseignement élémentaire. Ce qui veut dire à l’enseignement des éléments à partir desquels le savoir peut se constituer en chacun. Ainsi l’enseignement de la lecture, c’est-à-dire de l’écriture alphabétique, rend chacun en mesure de lire tout ce qui est publié : il donne la possibilité à l’élève de lire cela même que l’école ne lui a pas dit de lire, qu’elle n’en ait pas eu le temps ou même qu’elle ait eu la volonté de le lui cacher. L’enseignement laïque donne à ceux auxquels il s’adresse la possibilité de le juger. C’est bien dire qu’il ne délivre pas l’esprit de la seule tutelle de l’Église et que tout enseignement véritable est laïque en ce sens.

Notes

1 – Voilà sans doute une compétence. Ai-je tort de m’inquiéter de voir que compétence a remplacé savoir ou connaissance dans le vocabulaire ministériel ?

2 – C’est pourquoi, comme le voulait Condorcet, l’instruction est obligatoire, non l’inscription dans une école publique.

7 thoughts on “Que tout enseignement véritable est laïque

  1. morose

    Merci
    Lorsque j’étais élève, l’emploi du temps prévoyait une heure de morale dispensée par le directeur qui enseignait le français. Invariablement, ladite heure était remplacée par une heure de grammaire.
    Il m’a fallu du temps pour comprendre que résidait dans cette substitution une morale véritable. Celle que, sauf erreur d’interprétation de ma part, vous défendez.

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  2. Sylvain

    Je souscris sans réserve à l’analyse que fait ici Jean-Michel Muglioni de la laïcité à l’école et je confesse également mon malaise de professeur lorsqu’on nous demande, comme si cela allait de soi, de transmettre des « valeurs » républicaines à l’école, selon la formule en usage dont personne ne s’offusque, à tort. La laïcité est bien la condition de possibilité d’un enseignement véritable, lequel en retour peut seul la rendre aimable, par la libération qu’il a pu produire ; en aucun cas elle ne peut devenir l’objet même de l’enseignement, sous l’équivoque et mal pensé vocable de « valeur », car en ce cas, ce sera toujours valeur contre valeur et les guerres de religions se rallumeront.
    Je me permets de rajouter deux remarques, tirées de mon expérience personnelle d’élève puis de professeur:
    1°) Un enseignement scientifique réduit à la manipulation de signes, voire d’algorithmes informatiques peut-il prétendre être encore « laïque »? Je me souviens de ma déception d’élève lorsqu’en première scientifique on m’a présenté la loi d’attraction universelle de Newton comme un pur et simple credo à retenir par coeur. Cette déception m’a conduit a quitté la filière scientifique pour rejoindre la littéraire où un horaire de 8h de philosophie m’a enfin permis de comprendre ce qu’était un véritable savoir. Doit-on par conséquent vraiment s’étonner du fait que parmi les jeunes candidats au djihad se retrouvent nombreux étudiants ingénieurs aux solides diplômes? Un certain enseignement de la science n’instruit plus mais déçoit et laisse la place en même temps à un relativisme des plus trivial, qui n’est pas plus nourrissant pour l’esprit. Combien d’élèves par la suite ai-je entendu dire, surtout dans les sections scientifiques, que 2+2=4 n’est vrai que parce qu’on nous l’a dit, et n’est rien d’autre qu’une convention commode?
    2°) Que faut-il penser d’une réforme du baccalauréat qui introduit une nouvel épreuve, le grand oral, où les candidats seront évalués non seulement par des professeurs mais par des représentants de la société civile (c’est-à-dire des chefs d’entreprises, futurs recruteurs)? N’est-ce pas là encore une grave entorse faite au principe de laïcité, par ceux là même qui prétendent le défendre le plus vigoureusement?

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    1. Jean-Michel Muglioni Auteur de l’article

      J’ai moi-même subi ce genre d’enseignement, si l’on peut dire, de la physique, où tout est asséné comme des faits auxquels il faut croire. J’ai entendu dire il y a une quinzaine d’années qu’il arrivait aussi qu’on impose des mathématiques sans démonstration, pour éviter les difficultés qui pourraient arrêter les élèves… Il y a donc un problème réel de l’enseignement des sciences. Il n’est pas nouveau – Alain a vu, lorsqu’il était élève, un professeur (ou un instituteur, je ne sais plus) qui vérifiait la démonstration de la surface du triangle en appliquant au tableau un rapporteur : c’était il y a plus de 120 ans… Aujourd’hui, les choses vont de plus en plus mal : l’obsession du dernier cri en matière scientifique interdit toute forme d’enseignement rigoureux et rationnel.
      Il semble que nous puissions être rassurés quant à la présence d’entrepreneurs au jury d’oral : vous imaginez bien qu’ils ne se dérangeront pas au tarif professeur ! Mais vous avez raison de noter qu’une épreuve qui ne serait pas examinée par des professeurs est une aberration. Cela dit, j’ai moi-même participé à des oraux dans une école de commerce où j’ai vu que les chefs d’entreprise étaient plus exigeants que ne l’auraient été la plupart de mes collègues sur la connaissance de la littérature française, par exemple. Je note, même sans ironie, dans mon propos, que l’école des jésuites était à beaucoup d’égard plus laïque que la nôtre. Il n’est pas impossible que les exigences des employeurs amènent notre institution à prendre au sérieux l’enseignement et en particulier l’oral qui au baccalauréat tel qu’il était jusqu’à présent est une fiction. L’école s’étant dépossédée elle-même de son rôle, ne nous étonnons pas de ce qui lui arrive.

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      1. sylvain

        On m’a rapporté également le cas des oraux des écoles de commerce où participait un ami professeur de philosophie et où la « synergie » (comme on dit) avec les chefs d’entreprise fonctionnait plutôt. Et il est certain que leurs exigences ne peuvent être que plus grandes, étant donné le niveau orthographique des candidats qui postulent à leurs entretiens d’embauches. Néanmoins je ne pense pas du tout qu’on puisse espérer en ce qui concerne le secondaire d’un même effet vertueux. Tout d’abord parce que le grand oral n’est pas comparable à un oral de concours : je doute que la sélection y soit similaire, et la nature de l’épreuve n’est pas du tout propice à une exigence au niveau des contenus et des savoirs. Il s’agit d’une simple présentation de quelques connaissances où la forme prime sur le fond, comme pour un entretien d’embauche. En ce sens, il s’agit d’une perversion et d’une aberration qui achève de détruire ce qui reste de l’école. Pour cette raison il faut combattre cette épreuve, et ne pas espérer le moindre amendement.
        Pour ma part, j’ai dû attendre la khâgne, comme vous le savez, pour qu’on me démontrât le théorème de Pythagore. Et je ne dois mes connaissances en sciences et en astronomie en particulier qu’à moi-même. J’estime que l’exigence d’instruction n’a été portée à l’école que dans les filières littéraires, notamment par les professeurs de philosophie, qui pouvaient s’appuyer sur un programme solide et exigeant, un horaire décent et un coefficient suffisant pour récompenser les efforts demandés. C’est pour cela que la destruction des filières littéraires, et la transformation de la philosophie en culture générale, via HLP et une épreuve finale à faible coefficient, accompagnées par l’affaiblissement des épreuves disciplinaires au CAPES, ne peuvent conduire, selon moi, qu’à une destruction complète de ce qui restait de » scholè antique » dans l’école et non à redresser le niveau comme vous semblez vouloir l’espérer.
        Pourquoi serait-il si difficile de rétablir un enseignement véritable à l’école? Pour cela réduisons le nombre de matières, et donnons suffisamment d’heures aux professeurs pour instruire et non pour produire un bachotage permanent, faute de temps et de loisir. Affrontons courageusement le problème de l’extension de l’illettrisme en réformant l’enseignement du français au collège. Et pourquoi pas, acceptons d’allonger d’un an le cursus secondaire, comme c’est le cas en Italie où les bacheliers ont 19 ans en moyenne, pour avoir le temps de former de futurs étudiants qui ne se casseront pas les dents dès les premières années à l’université.

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        1. Jean-Michel Muglioni Auteur de l’article

          Votre expérience montre que la catastrophe scolaire ne date pas d’aujourd’hui.
          La réforme du baccalauréat, qui était nécessaire, poursuit le mouvement qui a ôté à l’école ce qui en faisait une école. J’ai de trop nombreuses fois dans ces colonnes parlé du refus d’instruire. Il est trop facile de s’en prendre au monde extérieur quand c’est l’école qui l’a fait entrer chez elle. Elle a voulu sa propre ruine.
          L’oral – pourtant nécessaire – qui a été institué ne portera pas sur une discipline qu’on doive apprendre : la part de rhétorique qu’il est bon qu’une telle épreuve comprenne ne sera pas l’objet d’une réelle instruction. De même on veut éviter de recruter des savants pour instruire les élèves : de là les réformes du Capes, et je ne m’en étonne pas. N’a-t-on pas donné le pouvoir à l’école à des spécialistes d’une prétendue science de l’éducation totalement indépendante de tout contenu enseigné ?
          La réforme, ou plutôt la révolution que vous souhaitez n’aura pas lieu. L’esprit qui a mis fin à toute volonté d’instruire domine aujourd’hui encore le monde et pas seulement la France. Ce qui reste d’enseignement chez nous est dû au courage de nombreux maîtres et parfois des plus jeunes qui n’ont pourtant pas toujours reçu un véritable enseignement. Tous solitaires, ne pouvant compter que sur eux-mêmes, partis et syndicats ayant renoncé depuis longtemps.
          Que pour fuir le pire se pose partout aux parents responsables la question de savoir dans quel établissement inscrire leur enfant, voilà qui résume la situation.

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  3. Sylvain

    (version amendée après relecture)

    Je souscris sans réserve à l’analyse que fait ici Jean-Michel Muglioni de la laïcité à l’école et je confesse également mon malaise de professeur lorsqu’on nous demande, comme si cela allait de soi, de transmettre des « valeurs » républicaines à l’école, selon la formule en usage dont personne ne s’offusque, à tort. La laïcité est bien la condition de possibilité d’un enseignement véritable, lequel en retour peut seul la rendre aimable, par la libération qu’il a pu produire ; en aucun cas elle ne peut devenir l’objet même de l’enseignement, sous l’équivoque et mal pensé vocable de « valeur », car alors, ce sera toujours valeur contre valeur et les guerres de religions se rallumeront.
    Je me permets de rajouter deux remarques, tirées de mon expérience personnelle d’élève puis de professeur:
    1°) Un enseignement scientifique réduit à la manipulation de signes, voire d’algorithmes informatiques peut-il prétendre être encore « laïque »? Je me souviens de ma déception d’élève lorsqu’en première scientifique on m’a présenté la loi d’attraction universelle de Newton comme un pur et simple credo à retenir par coeur. Cette déception m’a conduit à quitter la filière scientifique pour rejoindre la littéraire où un horaire de 8h de philosophie m’a enfin permis de comprendre ce qu’était un véritable savoir. Doit-on par conséquent vraiment s’étonner du fait que parmi les jeunes candidats au djihad se retrouvent nombreux étudiants ingénieurs aux solides diplômes? Un certain enseignement de la science n’instruit plus mais déçoit et laisse la place en même temps à un relativisme des plus trivial, qui n’est pas plus nourrissant pour l’esprit. Et une fois devenu professeur combien d’élèves ai-je entendu dire, surtout dans les sections scientifiques, que 2+2=4 n’est vrai que parce qu’on nous l’a dit, et n’est rien d’autre qu’une convention commode?
    2°) Que faut-il penser d’une réforme du baccalauréat qui introduit une nouvelle épreuve, le grand oral, où les candidats seront évalués non seulement par des professeurs mais par des représentants de la société civile (c’est-à-dire des chefs d’entreprises, futurs recruteurs)? N’est-ce pas là encore une grave entorse faite au principe de laïcité, par ceux là même qui prétendent le défendre le plus vigoureusement?

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