La violence à l’école
À propos des récentes décisions du ministre de l’Éducation nationale qu’il approuve, Jean-Michel Muglioni rappelle quelques mots d’Alain qui, en 1909, écrit qu’il faudrait pacifier les lycées en y restaurant la discipline.
À propos des récentes décisions du ministre de l’Éducation nationale qu’il approuve, Jean-Michel Muglioni rappelle quelques mots d’Alain qui, en 1909, écrit qu’il faudrait pacifier les lycées en y restaurant la discipline.
L’annonce récente de la présence du président de la République ès qualités à la messe que célébrera le pape François à Marseille le 23 septembre donne à la France Insoumise l’occasion de sortir de l’ornière où l’avait plongée l’interdiction de l’abaya par le ministre de l’Éducation nationale.
L’interdiction du port de l’abaya à l’école publique par le ministre de l’Éducation nationale Gabriel Attal rappelle l’ « affaire de Creil » (1989) et le débat au moment du vote de la loi du 15 mars 2004. Apparente similitude qui s’inscrit dans un dispositif politique totalement inverse de ceux qu’on a connus antérieurement. On saisit ici l’occasion de rappeler le fonctionnement de la laïcité scolaire.
On apprend tout récemment que l’Allemagne poursuit avec un certain succès ses négociations avec Bruxelles afin d’obtenir des aides publiques pour la construction de centrales à gaz et à hydrogène1. Ce n’est que le énième épisode d’une politique européenne énergétique qui pose clairement la question d’une hégémonie allemande en Europe. À ce sujet, la revue en ligne « Telos » a publié le 28 juillet cet éclairant article de Gérard Petit, Mezetulle remercie l’auteur et la revue pour leur aimable autorisation de reprise.
Je viens d’acheter deux pare-soleil pour la voiture. Ornés de dessins, ils sont accompagnés de jeux proposés aux enfants. Sur l’emballage figure l’explication des jeux, précédée d’une présentation de trois lignes où l’on repère deux grosses fautes d’orthographe.
Avec le livre « Vers une société communautariste et confessionnelle. Le cas Samuel Grzybowski » (éd. Pont9, 2023), Aline Girard signe une enquête fouillée sur Samuel Grzybowski, personnage aux facettes multiples qui fonda à 16 ans l’association Coexister. L’auteur montre comment les ambitions communautaristes et « interconvictionnelles » du jeune doctrinaire se sont toujours conjuguées avec un sens des intérêts impressionnant.
Sébastien Duffort, dans ce texte initialement écrit pour le Mouvement républicain et citoyen (dont il est secrétaire national à l’éducation), analyse les effets délétères de la réforme du baccalauréat sur le calendrier scolaire. Réduire ainsi la durée et l’importance de l’enseignement, c’est rendre insignifiant et inefficace le processus d’instruction – comme s’il n’était pas déjà assez endommagé depuis des décennies par une politique de prétendue « innovation » et de réelle marchandisation. Un déplorable « en même temps » fait le grand écart entre les exigences initiales affichées par J.-M. Blanquer et ce nouveau mauvais coup dirigé contre la mission centrale de l’école. Cette situation est inacceptable pour tous ceux qui sont attachés à l’exigence républicaine.
En novembre 2005, j’ouvrais le blog « Mezetulle » en pleine période de violences urbaines. Je republie ci-dessous l’article qui leur était consacré, avec quelques commentaires en note.
Aujourd’hui il apparaît clairement que les causes générales des graves désordres – dont certains s’apparentent à des actes de guerre – ont un faible rapport avec un dénuement social. Aujourd’hui plus que jamais il est clair que nous avons affaire à des casseurs de haute intensité qui n’ont rien de « populaire ». L’abandon dont sont « victimes » les jeunes voyous assoiffés de satisfactions immédiates est celui de l’interdit civilisateur que ni leurs aînés ni l’école n’ont été capables de leur imposer quand ils y étaient encore accessibles.
Le site Septembre, à l’issue d’un gros travail qui se poursuivra, a mis en ligne les Archives Jacques Muglioni. On y trouve aussi bien des textes de jeunesse, publiés dans des journaux de gauche ou d’extrême gauche que les textes publiés par exemple dans la revue de l’Association des professeurs de philosophie de l’enseignement public, et les notes qu’il adressait au ministre en tant qu’inspecteur général. On y voit que les combats d’aujourd’hui sont très anciens.
Depuis plusieurs années un vent lourd souffle d’outre-Atlantique, pénible aux esprits libres. Dans les premières pages de son dernier livre « Le Courage de la dissidence » (Paris, L’Observatoire, 2022), Bérénice Levet montre en France « une atmosphère toujours plus servilement diversitaire et victimaire ». Une malaria qu’on désigne désormais sous le nom générique de « wokisme », qui a contaminé les institutions culturelles, la plupart des médias, l’université, les grandes entreprises, les partis politiques (ceux de gauche postés à l’avant-garde)… et prend tous les traits d’un totalitarisme mou, d’une religion du Bien pourvue de ses prêtres, de ses croyants, de ses fanatiques et qui donc chasse les hérétiques, récrit l’histoire, déboulonne des statues, remise des tableaux au dépôt, expurge la littérature, contrôle le langage.
La modification des conditions encadrant l’existence et l’activité du Conseil des sages de la laïcité et des valeurs de la République (en abrégé CSLVR) est intervenue par un arrêté du ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse Pap Ndiaye daté du 12 avril 2023, arrêté modifiant l’arrêté du ministre précédent Jean-Michel Blanquer daté du 19 février 2021. Le présent article a pour objet de mettre les modifications en évidence.
Yana Grinshpun a lu le livre de Liliane Messika « Lettre ouverte aux antisionistes de droite, de gauche et des autres galaxies » (éditions de l’Histoire). Ce dernier montre que l’antisionisme, opinion volontiers adoptée par des gens de bonne foi (les BIMI = Bien Intentionnés Mal Informés) qui croient ainsi faire profession d’humanisme et de justice, a principalement pour fonction d’abriter l’antisémitisme tout en le déniant. À ceci près que « si l’antisémitisme du passé visait les Juifs en tant qu’individus, l’antisionisme d’aujourd’hui cible « le Juif collectif », nommé Israël ».
Quelle meilleure date qu’un dimanche de Pâques pour annoncer le lancement du nouveau site consacré au philosophe Alain? Créé par l’Association des amis d’Alain, soutenu par l’Institut Alain, il présente sur sa page d’accueil des textes selon l’actualité, par exemple aujourd’hui un beau texte intitulé « La fête de Pâques » qui commence ainsi :
« Après la déconstruction. L’université au défi des idéologies » (Odile Jacob, 2023), sous la direction d’Emmanuelle Hénin, Xavier-Laurent Salvador et Pierre-Henri Tavoillot, réunit les actes du colloque tenu à la Sorbonne les 7 et 8 janvier 2022. Organisé par l’Observatoire du décolonialisme et le Collège de philosophie, ce colloque, auquel j’ai participé, s’est attiré avant même sa tenue « un déluge d’insultes et de calomnies ».
Chacun peut aisément et sereinement prendre connaissance de ce qui s’est dit.
Chacun sait que le phénomène des saisons trouve son explication principale dans l’inclinaison de l’axe de rotation de la Terre par rapport au plan de l’écliptique. Actuellement d’environ 23°, l’inclinaison de l’axe oscille entre 21° et 25°. Le changement climatique auquel nous assistons permet de penser que cet angle pourrait être modifié de manière bien plus importante : s’il tendait vers zéro, nous pourrions connaître un printemps perpétuel. Ce qui n’est pas sans conséquences.
Le Conseil supérieur des programmes de l’Éducation nationale a rendu public le 3 mars 2023 un avis alarmant, avec des propositions qui concernent le recrutement et la formation des professeurs des premier et second degrés. Cet avis engage la nature et le contenu des épreuves de recrutement ainsi que les objectifs de ce que doit être la formation initiale et continue des professeurs en 2023. À travers la question du recrutement, c’est la conception de l’école qui continue à être mise à mal, soumise qu’elle est à des considérations à court terme qui laissent entrevoir une déconstruction décomplexée de tout ce qui est l’honneur de la République.
Le matin du 20 mars, quelques heures avant le rejet de la motion de censure par l’Assemblée nationale, le politologue Dominique Reynié, directeur de la Fondation pour l’innovation politique, était invité à Europe 1 par Dimitri Pavlenko au sujet du projet de loi sur la réforme des retraites présenté par le gouvernement, et du mouvement social qui s’y oppose depuis fin janvier avec une grande ampleur. Un peu étonnée par certains de ses propos, je réécoute l’enregistrement, disponible sur le site d’Europe 1.
Andrei J. a assisté le 4 mars à un concert de l’Orchestre de chambre de Paris, donné à la Cité de la musique. La critique qu’il nous livre ci-dessous fait état d’une sorte de déception. Non que l’interprétation musicale ait été mauvaise, mais les choix de programmation et les conditions de la prestation restaient à son avis en deçà des objectifs ambitieux en matière d’inclusivité et de diversité que toute institution culturelle devrait se proposer aujourd’hui.
Stéphane Rozès est l’un de nos politologues les plus intéressants en ce qu’il ne craint pas de marcher hors du « cercle de la raison » tracé autour d’eux par ceux, élites économiques, dirigeants politiques, qui négligent voire nient l’inconscient collectif français. Son dernier livre d’entretiens avec Arnaud Benedetti, « Chaos. Essai sur les imaginaires des peuples » (Paris, Cerf, 2022), offre des éléments neufs et stimulants pour analyser le décrochage français.
Élisabeth Perrin a lu le livre de Caroline Éliacheff et Céline Masson « La Fabrique de l’enfant transgenre ». Elle s’interroge au fil de sa lecture, et avec de solides arguments, sur la légitimité et sur les conséquences d’un accès précoce à un « changement de sexe » au motif d’un prétendu désir de l’enfant encouragé par un diagnostic tout aussi précoce de « dysphorie de genre ».