Grand entretien C. Kintzler – L. Ottavi, Revue des deux mondes (1re partie)
La Revue des deux mondes publie la première partie d’un « grand entretien » entre Catherine Kintzler et Laurent Ottavi, consacré à la laïcité.
La Revue des deux mondes publie la première partie d’un « grand entretien » entre Catherine Kintzler et Laurent Ottavi, consacré à la laïcité.
François Braize, Jean Petrilli et Bruno Bertrand proposent ici leur analyse des propos attribués au président de la République sur la laïcité. C’est avec plaisir que Mezetulle accueille leur texte, publié le 8 janvier sur le forum de Marianne. Autant qu’une analyse, qui vient enrichir d’un point de vue nouveau (et légèrement différent) celle que Mezetulle a publiée, il s’agit d’un appel à clarification. Or nous apprenons aujourd’hui même que Emmanuel Macron pourrait différer indéfiniment, sinon renoncer, à présenter le discours attendu sur la laïcité : en « jouant la montre », le président de la République avouerait-il une gêne politique « en même temps » qu’un embarras théorique à se prononcer sur le sujet ?
À l’issue de l’entretien du 21 décembre auquel le président de la République a convié des dignitaires religieux, certains d’entre eux ont fait état de propos qui auraient été tenus en leur présence par Emmanuel Macron. Il aurait notamment mis en garde contre une « radicalisation » de la laïcité, et résumé sa doctrine par la maxime « La République est laïque, mais non la société ». Invitée par plusieurs lecteurs à donner mon sentiment à ce sujet, je m’appuierai sur des outils conceptuels déjà mis en place aussi bien dans les colonnes de Mezetulle que dans divers articles et dans mon livre ‘Penser la laïcité’. Quelle que soit la manière dont je les envisage, ces propos rapportés et fragmentaires me semblent mal ficelés.
L’injonction à l’identification par collection parcourt le discours politique et alimente le clientélisme. Le marquage identitaire se banalise et chacun est invité à se référer à des appartenances supposées lui donner « visibilité » jusque dans le champ politique. Mon identité est-elle le résultat de ces assignations où moi et les miens se pensent en exclusivité ? Ma liberté se réduit-elle à faire allégeance à des appartenances que l’association politique aurait pour fonction de faire coexister ?
La parution du livre « Comment l’islamisme a perverti l’olympisme » est on ne peut plus opportune au moment où Paris défend sa candidature pour l’organisation des Jeux olympiques de 2024. Fewzi Benhabib en présente ici les motifs et les grandes lignes.
La laïcité est aujourd’hui l’objet d’une abondance de réflexions et de commentaires volontiers relayés par les médias. Dans cette « Adresse », Martine Cerf s’emploie à dégager le concept de laïcité des pseudo-analyses qui s’acharnent à le brouiller en le confondant notamment avec une « neutralité » qui le rendrait inefficient.
Slate.fr a demandé à 100 chercheurs de rédiger, dans un calibre restreint, des « propositions pour la France » avant l’élection présidentielle. Invitée à cet exercice, j’ai proposé la constitutionnalisation de trois… [lire plus]
Le régime politique laïque installe une dualité libératrice permettant à chacun d’échapper aussi bien à la pression sociale de proximité qu’à une uniformisation officielle d’État. Les intégrismes, qui ne souffrent aucun point de fuite, ne peuvent que le détester. Aussi la laïcité est-elle le point de résistance le plus puissant pour les affronter – à condition de ne pas renoncer à cette puissance par des « accommodements » qui la ruinent.
Jean-Michel Muglioni propose une analyse de notions. Son ambition est seulement de faire quelques distinctions pour permettre de s’orienter dans des débats où règne la plus grande confusion. Par exemple, en République, la loi ne règle pas les manières de s’habiller ; ou encore la défense de la laïcité et celle des droits des femmes ne doivent pas être confondues, etc. La rhétorique antirépublicaine joue sur la confusion de ces ordres. Les distinguer est donc essentiel, si l’on ne veut pas lui donner raison, comme le font trop de réactions improvisées ou parfois même simplement racistes.
Alain Policar montre comment le livre de Sébastien Urbanski, ‘L’enseignement du fait religieux. Ecole, république, laïcité’ (PUF, 2016) pose la question des objectifs de l’enseignement du fait religieux à l’école publique, en dégage les enjeux philosophiques et politiques par un examen à la fois ample et minutieux des discours qui le promeuvent, le justifient ou le critiquent. [Avec l’aimable autorisation de la revue Nonfiction]
‘Une France soumise. Les voix du refus’, collectif sous la dir. de Georges Bensoussan, Charlotte Bonnet, Barbara Lefebvre, Laurence Marchand-Taillade, Caroline Valentin (Albin-Michel). Un recueil de témoignages accablants et d’analyses sur le développement du communautarisme, l’extension de l’islam politique, le sectarisme, le sexisme, et sur les ravages du multiculturalisme en France. La lecture en est d’autant plus éprouvante qu’elle souligne une lâcheté collective qui met en péril le modèle républicain.
Caroline Fourest a publié un livre intitulé « Génie de la laïcité ». L’auteur y démonte notamment les manœuvres ayant pour objet de discréditer la laïcité, quand ce n’est pas, dans un processus fort connu de retournement victimaire, de l’accuser d’être la source des maux qu’elle a pour fonction, au contraire, de prévenir et de conjurer. Mais l’ouvrage ne se réduit pas à cet aspect.
Fatiha Boudjahlat propose une réflexion sur les enjeux du voilement des femmes. Ceux-ci sont bien politiques et pas seulement parce que le discours juridique reste en deçà des questions posées. C’est en s’interrogeant sur les conditions de ce qui se présente à contre-emploi comme un « choix » qu’on les voit apparaître. On prend alors la mesure à la fois des avancées effectuées par la version totalitaire de l’islam politique et de la responsabilité de chacun devant ces avancées, de l’urgence qu’il y a à s’en indigner. Pour situer ce seuil d’indignation, rien n’est plus décisif que l’universalité du combat féministe.
Dans un article publié par Figarovox, Fatiha Boudjahlat, secrétaire nationale du MRC à l’Éducation, réagit aux propos prêtés par le Canard Enchaîné au ministre de l’Intérieur, selon lesquels B. Cazeneuve envisagerait un « concordat avec l’islam ». Même si ces propos ont été démentis, on ne peut que s’interroger, comme elle le fait, sur la fonction « ballon d’essai » de leur contenu : ils s’inscrivent dans la longue série de démissions et de compromissions qui ont ponctué les 30 dernières années en matière de laïcité. Aussi convient-il d’examiner de près les récentes propositions d’une « Fondation » destinée à traiter le financement de l’islam.
Jeanne Favret-Saada a bien voulu confier à Mezetulle les « bonnes feuilles » de son livre à paraître chez Fayard « Les christianismes contre le blasphème. Cinéma et liberté d’expression, 1965-2006 », avec l’aimable autorisation de l’éditeur. Elle nous convie ici à une passionnante plongée dans l’histoire moderne du délit de blasphème et des « habits neufs » dont il se revêt inlassablement. La période que nous vivons n’est pas en reste : un siècle après sa disparition, en s’engouffrant paradoxalement dans les virtualités d’une loi de 1972 contre le racisme, le délit d’opinion religieuse a fait sa réapparition dans nos prétoires. Il diffère de l’ancien délit de blasphème en ce qu’il ne sanctionne plus les offenses à Dieu mais celles à la « sensibilité de ses fidèles ».
Le livre de Frédérique de la Morena, Les Frontières de la laïcité (Lextenso éditions, 2016), s’attache à identifier la laïcité et à en présenter les traductions juridiques. Devant le glissement vers une « laïcité plurielle », attesté par de nombreux « grignotages », on mesure en le lisant combien le retour au droit est nécessaire pour comprendre les enjeux contemporains et proposer des réponses conformes à la laïcité républicaine.
Le texte qui suit est celui de la préface que j’ai eu le plaisir de rédiger pour cet ouvrage. Je le reprends ici avec l’aimable autorisation de l’éditeur ; qu’il en soit remercié.
L’excellent blog CinciVox tenu par « Cincinnatus » vient de publier une recension de trois livres consacrés à la laïcité : La laïcité, défi du XXIe siècle, Gérard Delfau, L’Harmattan, 2015 ; Silence coupable, Céline Pina, Kero, 2016 ; et … Penser la laïcité, Catherine Kintzler, Minerve, 2014.
Charles Arambourou propose ici une lecture du livre de Mathilde Philip-Gay Droit de la laïcité (Paris : Ellipses, 2016) : pour examiner cet ouvrage fouillé de récapitulation et d’analyse juridique,… [lire plus]
Le débat ouvert sur Mezetulle au sujet du livre de Pierre Manent « Situation de la France » s’enrichit avec une deuxième étape comprenant deux textes : Mezetulle publie ci-dessous le second, signé par Pierre Manent.
Le débat ouvert sur Mezetulle au sujet du livre de Pierre Manent « Situation de la France » s’enrichit avec une deuxième étape comprenant deux textes. Mezetulle publie ci-dessous le premier texte, signé par André Perrin.