La loi du 9 décembre 1905 : exercice de lecture de l’article premier

Ce bref texte commentant le titre et l’article premier de la loi du 9 décembre 1905 concernant la séparation des églises et de l’État a été présenté lors du colloque «  1905-2025 : les 120 ans d’une idée neuve » organisé par le Conseil des Sages de la laïcité le 5 décembre 2025 au Lycée Diderot (Paris), au sein d’une table ronde où intervenaient aussi les historiens Jean-François Chanet et Patrick Weil.

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Qui déteste Manuel Valls ?

Depuis la nomination du gouvernement de François Bayrou, le nouveau ministre des Outre-mer Manuel Valls est l’objet d’un déferlement de haine sur les réseaux sociaux, au point qu’un auditeur a pu insulter en direct l’ancien Premier ministre sur une radio de service public. Au-delà du simple constat de l’abaissement du débat civique, Sébastien Duffort tente de définir les contours idéologiques et intellectuels qui inspirent un tel déchaînement. L’examen de divers aspects des reproches – pour ne pas dire plus – qui sont avancés (accointance avec « l’extrême-droite », « carriérisme », questions économiques, politique culturelle « identitaire »), est pour lui l’occasion de procéder à quelques rappels utiles.

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Les Français et l’enseignement du fait religieux

À propos d’une étude de l’Ifop habilement exploitée

Aline Girard examine une enquête réalisée par l’Ifop en octobre 2021 sur « Les Français et l’enseignement du fait religieux ». Mené en relation avec d’autres données également issues d’enquêtes, cet examen la conduit à des observations et des conclusions quelque peu différentes de celles du commanditaire de l’étude, l’Institut des religions et de la laïcité.

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La démocratie, otage des algorithmes (par J.-L. Missika et H. Verdier)

Jean-Louis Missika et Henri Verdier s’interrogent sur le recours dans le champ politique à des algorithmes mis au point par le marketing numérique. Usagers du web, nous recevons quotidiennement des messages « calés » sur ce qu’une intelligence artificielle « trouve » que nous aimerions voir, entendre, faire, acheter et même plus… si affinités, nous divisant ainsi en « segments » et s’adressant en nous à ce qui est susceptible de prédétermination. Leurs propositions n’ont cure de ce que nous pourrions penser, elles ne nous offrent que ce que nous sommes censés attendre ; elles ne s’exposent pas à la discussion, mais enjoignent des comportements. Le débat et le projet politique seraient-ils réductibles à des demandes calculables qu’il faudrait contenter secteur par secteur ? Ne relèvent-ils pas de sujets libres en relation dialogique inépuisable, délibérant de la conduite et des fins d’une commune association politique ?
Et si le politique vise la pure et simple satisfaction, c’est une étouffante conception de l’être humain comme case à remplir, aspirant à un gouvernement des choses, qui se révèle alors.

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Le « Jour d’après »

Enrichir nos principes fondamentaux constitutionnels

François Braize réfléchit au « Jour d’après ». En plaidant pour un volontarisme politique et social doté d’une traduction juridique forte, il s’efforce de montrer comment l’interrogation sur la survie de l’espèce humaine et la préservation du milieu dans lequel elle vit, loin de contrarier le souci de l’état de droit, des acquis démocratiques et des conquêtes sociales, suppose un enrichissement de nos principes fondamentaux constitutionnels.

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Libéralismes et éducation

Quand le loup libéral entre dans la bergerie scolaire

Sébastien Duffort poursuit et élargit, cette fois d’un point de vue plus spécifiquement politique, l’analyse qu’il a proposée avec l’article « Les pédagogies innovantes. Heurts et malheurs ». Il examine les relations entre libéralisme économique et libéralisme culturel et leurs conséquences sur les politiques scolaires. En défendant à la fois l’innovation pédagogique (libéralisme culturel) et la libéralisation du système scolaire (libéralisme économique), de nombreux acteurs du système éducatif qui se disent « modernisateurs », « progressistes », autrement dit « de gauche », ont en réalité contribué à l’accentuation des inégalités de réussite scolaire au détriment des élèves les plus défavorisés.

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Baby-Loup, le retour ? Les « constatations » du Comité des droits de l’homme de l’ONU

Le Comité des Droits de l’homme de l’ONU ne peut pas « condamner » la France

« L’affaire Baby-Loup » rebondirait-elle ? 4 ans après la décision définitive de la Cour de cassation déboutant la salariée de la crèche qui contestait son licenciement, le Comité des droits de l’homme de l’ONU a déclaré le 10 août 2018 que la France avait en l’espèce violé la liberté de manifester sa religion et discriminé « les femmes musulmanes » : elle devrait donc indemniser la salariée licenciée. Les amis du communautarisme (à condition qu’il soit islamiste) claironnent que « l’ONU condamne la France » (l’Obs), voire « a mis un point final » à l’affaire (Fédération Nationale de la Libre Pensée), pour se réjouir bruyamment. À tort semble-t-il. Explications.

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Les anti-chosistes. Un livre de Graham Harman

Thierry Laisney poursuit ses lectures d’ouvrages de philosophie contemporaine en langue anglaise. Dans le livre ‘Object-Oriented Ontology : A New Theory of Everything’, le philosophe américain Graham Harman (né en 1968) entend exposer pour un large public la théorie dont il peut être considéré comme le chef de file : OOO, « le triple O », c’est-à-dire l’Ontologie Orientée vers l’Objet (Object-Oriented Ontology), une école de pensée qui n’a pas plus de vingt ans d’existence et qui connaît un certain retentissement depuis quelque dix ans.

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Jean-Jacques Rousseau et l’enfance

De l’enfant gâté au petit prince

En s’efforçant, dans un traité d’éducation fictive, de dégager une enfance essentielle, Rousseau travaille un aspect du programme philosophique qu’il poursuit dans toute son œuvre. Son objet n’est pas tant d’exposer comment on devrait élever un enfant que de remonter, par des opérations d’extraction, à un point-origine qui révèle un élément premier, enfoui mais toujours actif, du principe humain : un état à la fois absolu et inachevé de la conscience qui se manifeste par l’absorbement en soi-même et où la jouissance de soi, pour être parfaite, règle sa liberté par la pure extériorité inerte des choses.

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« Situation de la France » de Pierre Manent: petits remèdes, grand effet

Un brûlot anti-laïque et anti-républicain

Dans Situation de la France, Pierre Manent diagnostique un état de faiblesse et propose des remèdes. Le régime laïque se révélerait impuissant à inclure « les musulmans ». Il faudrait alors modifier le dispositif en leur proposant un contrat, point d’entrée d’une reconnaissance politique des religions. À l’issue de l’ouvrage, c’est toute la conception philosophique du modèle républicain – immanentiste, minimaliste et atomiste – qui est congédiée.

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Les modes de scrutin qui nuisent à la démocratie

Jacques Saussard analyse la situation politique relativement aux élections. Deux sujets semblent monopoliser les esprits : la prétendue « montée du Front National » et l’abstention comme réponse unique de nombreux électeurs aux choix qui leurs sont proposés. Les années passent, les élections se suivent et se ressemblent, les symptômes persistent. La question se pose : pourquoi ne pas utiliser un mode de scrutin qui permette enfin aux électeurs de s’exprimer correctement ?

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Communisme, révolution, islamisme (par Yolène Dilas-Rocherieux)

Le credo de Ilich Ramirez Sanchez

Dès 2004, Yolène Dilas-Rocherieux analysait avec lucidité les rapports entre une nouvelle catégorie de « révolutionnaires » et la montée du mouvement totalitaire islamo-fasciste. A travers l’examen du livre de Carlos paru en 2003, l’auteur dresse un constat édifiant. La lecture « sociale » du terrorisme islamiste, avancée comme argument d’excuse, y révèle son insuffisance et parfois même sa complaisance envers un projet politique criminel.

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L’IGN perd le nord et la mémoire

La série de cartes « De loisirs de plein air » de l’Institut géographique national

La série des cartes IGN (Institut géographique national) « De loisirs de plein air » propose des chefs d’œuvre de marketing, inutilisables pour qui veut s’orienter, où au moins deux siècles de savoir et de savoir-faire sont délibérément massacrés par une frénésie d’effacement qui confond simplification et appauvrissement.

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Alpinisme et photographie 1860-1940

de P-H. Frangne, M. Jullien et P. Poncet (Ed. de l’Amateur, 2006)

Le summum de l’urbanité et des bonnes manières vu par un objectif hissé à grand-peine dans des lieux sublimes et désolés où la nature implacable n’a affaire qu’à elle-même. (Pierre-Henry Frangne, Michel Jullien et Philippe Poncet, Alpinisme et photographie 1860-1940, Paris : Les Éditions de l’Amateur, 2006).

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