Archives de catégorie : Revue

Le numérique éducatif : une pédagogie très intéressée

Le 7 mai 2015, le président de la République lançait l’étape décisive de la refondation de l’École : un grand plan pour le numérique doté d’un milliard d’euros sur trois ans. La pédagogie activement promue par les pouvoirs publics et les experts vise-t-elle principalement à défendre les intérêts bien compris de ses missionnaires ou bien à promouvoir la cause d’une certaine innovation économique – les deux objectifs n’étant pas foncièrement incompatibles ?

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Égalité, compétition et perfectibilité

Faut-il lutter contre toute forme d’inégalité ?

Non seulement la liberté et l’égalité ne sont pas opposées comme on le croit souvent, mais la notion même de compétition, pourvu qu’on la prenne au sérieux, suppose l’égalité. En outre, il apparaît qu’elle peut être bonne pour la démocratie dans la mesure où elle engage la perfectibilité humaine.

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Que fait-on dans une école laïque ?

L’école de la République est-elle faite pour la République ?

Le 21 septembre 2015, une conférence publique a été organisée par le Grand Orient de France pour le 223e anniversaire de la République. Y sont intervenus, parmi d’autres, trois des co-auteurs de l’Appel « Profs, ne capitulons pas ! » paru dans Le Nouvel Observateur en novembre 1989. J’ai présenté une communication consacrée à la laïcité scolaire, intitulée « Que fait-on dans une école laïque ? » aux côtés d’Alain Finkielkraut et d’Elisabeth de Fontenay que j’ai eu plaisir à retrouver.

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Bergson, Freud et le rire

Pris comme objet philosophique, le rire contraint ses théoriciens et les mène souvent sur un terrain commun où ils élaborent, chacun à sa manière, des concepts qui forment, une fois réunis, ce qu’on appelle ici « la théorie classique du rire ». On esquisse un parallèle entre Freud et Bergson à ce sujet.

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Pour la réinstitution de l’école de la République

Sortir du « sommeil sociologique »

Charles Coutel diffuse cet appel pour la réinstitution de l’École républicaine – c’est aussi une invitation à sortir d’un « long sommeil sociologique ».

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Baudelaire et le rire classique

Comment se moquer du monde

Selon une lecture couramment admise, le texte de Baudelaire « De l’essence du rire » marquerait une découverte qui nous aurait délivrés de la vision classique du rire, marquée par la morale et la théologie. En inventant la figure du rire absolu, Baudelaire aurait libéré le rire du soupçon de malignité. On s’attache à montrer que cette lecture est discutable

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Religion et violence : la question de l’interprétation

Le point de vue laïque généralement retenu par Mezetulle s’en tient à une conception extérieure de la relation entre violence et religion. Mais le point de vue intérieur guidé par l’analyse critique n’en est pas pour autant disqualifié : il est toujours utile de savoir, toujours inutile d’ignorer, et une société ne serait pas laïque si elle n’assurait pas la liberté du savoir. André Perrin adopte ici ce point de vue et s’interroge sur l’existence de rapports intrinsèques entre religion et violence. En se penchant sur le cas du christianisme et sur celui de l’islam, il montre que cet examen conduit à la question de l’interprétation des textes, ou plutôt à celle de sa possibilité.

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Rancière à « Répliques » : misère de l’islamophilie politique

Le 13 juin Alain Finkielkraut avait invité Jacques-Alain Miller et Jacques Rancière à poursuivre la controverse qui les avait opposés dans la revue La Règle du jeu. Les interventions de Rancière à « Répliques » donnent la mesure du naufrage de la pensée critique lorsqu’elle conjugue islamophilie politique, américanophobie et antisionisme.

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Pourquoi la réforme du collège doit-elle être révoquée ? (par Pierre Blazevic et Geneviève Zehringer)

Le « socle commun » ciment ou facteur de désintégration de la Nation ?

Pierre Blazevic et Geneviève Zehringer, en analysant l’équivocité et la nocivité de la notion de « socle commun », soulèvent la question de la légalité de la réforme des collèges. La loi Peillon, sur laquelle s’appuie la réforme, a confisqué la détermination des principes de l’enseignement au législateur pour les confier à l’exécutif.

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La République exclut-elle l’islam ?

L’universalisme républicain est-il raciste et « islamophobe » par essence ?

Certains mouvements de gauche accusent la République française d’être islamophobe et raciste, et cela, d’abord, sous prétexte qu’elle a opprimé les musulmans lorsqu’elle était une puissance coloniale. Jean-Michel Muglioni rattache… [lire plus]

Chapeau ou casquette ? Non : béret !

À observer les coutumes des randonneurs rencontrés en montagne depuis plus de trente ans, un dilemme oppose généralement ceux du chapeau et ceux de la casquette. Mais ni l’un ni l’autre ne convient vraiment : il faut trouver une troisième voie.

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Couette ou couverture ?

Au royaume de Morphée, deux positions, deux thèses s’affrontent : celle de la couette, celle de la couverture. Deux civilisations peuvent-elles partager la même façon de préparer sa couche ? N’y aurait-il pas plus d’humanités dans la laine du pasteur et du laboureur que dans le duvet du chasseur ?

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Si l’on apprenait le français ?

La réforme du collège et de ses programmes

Jean-Michel Muglioni soutient ici une fois de plus que la nouvelle réforme du collège et de ses programmes ne peut qu’accroître le mal qu’elle est censée guérir. Mais ses arguments ne sont pas ceux des politiciens qui la critiquent et qui, lorsqu’ils étaient au pouvoir, détruisaient eux aussi l’école.

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Retour sur l’affaire de Charleville-Mézières : une « longue jupe » qui ne doit pas occulter l’abaya

Revenant sur l’« affaire de la longue jupe » au collège de Charleville-Mézières, Marie Perret s’interroge sur la notion de « signe religieux » en regard de la loi du 15 mars 2004. Elle distingue deux cas : celui dans lequel le signe est équivoque et où son caractère religieux ne peut être déterminé qu’en tenant compte du contexte, du comportement général de l’élève et de l’usage qu’il en fait (c’est le cas, comme on le verra, de la « longue jupe » à Charleville-Mézières) ; le cas où le caractère religieux du signe est incontestable, comme pour la kippa, la croix, le voile… et l’abaya.

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Les « convictions laïques » existent : 12 en sont morts à Charlie

L’article qui suit (repris de UFAL-Info) est un hommage aux morts de Charlie-Hebdo, et un appel au respect de leurs « convictions », clairement revendiquées par leur rédacteur en chef Charb. Puisse-t-il inciter à examen de (liberté de) conscience les « laïques qui se taisent », ou qui dénient leurs convictions : ceux-là se reconnaîtront sans qu’on les nomme, car la polémique ne sied pas au deuil.

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La question de la « place des religions » est-elle pertinente et féconde pour l’avenir de la République ? (par Jean-Pierre Carlet)

La question de la « place des religions » dans la République envahit actuellement les propos médiatico-politiques ad nauseam. Jean-Pierre Carlet s’interroge sur la récurrence et la banalisation de cette confessionnalisation du discours public pour en souligner les enjeux profonds. Que la religiosité soit l’horizon indépassable de notre vie c’est, au fond, ce que croit tout fondamentalisme. Mais la notion de « République », lorsqu’on la prend au sérieux, n’offre-t-elle pas, à propos des croyances, d’autres questionnements plus pertinents ?

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Le paradoxe du prochain et le paradoxe du citoyen

La « diversité » : patchwork ou melting pot ?

Peut-on comparer une association politique avec un rassemblement fondé sur des affinités ? Vivre en république, est-ce se regrouper avec ses prochains, est-ce vouloir « vivre ensemble » parce qu’on se ressemble ? Est-ce même rassembler une diversité de communautés ?

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L’opéra merveilleux : machines ou effets spéciaux ?

Merveilleux d’opéra, quasi-nature et physique romancée

L’opéra merveilleux de la France classique (de Lully à Rameau) pose des questions analogues à celles que posent aujourd’hui le cinéma de science-fiction, d’anticipation et le cinéma fantastique : celles de la présentation réelle d’un monde possible. Il les résout par le recours à des machines qui réalisent une physique romancée. Serait-ce une esthétique des effets spéciaux ? On s’interroge ici sur la pertinence et les limites de cette analogie.

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Un projet de fonctionnarisation de la médecine en 1849

Jean-Michel Muglioni présente et commente un projet de fonctionnarisation de la médecine rédigé en 1849 par Auguste Comte. Pour le comprendre, il convient d’avoir au moins une idée générale de ce que son auteur entend par médecine. On pourra ensuite risquer un anachronisme et s’interroger sur le sens des polémiques du jour concernant le tiers payant, lequel est en effet une sorte de fonctionnarisation de la médecine.

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Les Femmes savantes de Molière : savoir, maternité et liberté

On ne peut pas balayer d’un revers de main Les Femmes savantes au prétexte qu’il s’agit d’un ouvrage daté développant des thèses archaïques sur la condition féminine. Le malaise qui nous saisit encore aujourd’hui lorsque nous voyons cette pièce touche un point plus profond. En articulant la question du savoir à celles du mariage et de la maternité, Molière rencontre le problème non résolu d’une assignation réduisant des femmes à la fonction de reproduction.

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