« Condorcet, l’instruction publique… » de CK, 4e édition
J’ai le plaisir d’annoncer la quatrième édition de mon
« Condorcet, l’instruction publique et la naissance du citoyen », éditions Minerve. Texte revu et corrigé
J’ai le plaisir d’annoncer la quatrième édition de mon
« Condorcet, l’instruction publique et la naissance du citoyen », éditions Minerve. Texte revu et corrigé
Dirigée par Jean Szlamowicz, la collection « Le point sur les idées » (Éditions Intervalles) publie trois petits volumes (signés respectivement par Pierre-André Taguieff, Shmuel Trigano et Hubert Heckmann) qui fourniront des analyses conceptuelles et percutantes à ceux qui s’interrogent sur les catégories politiques dont il est fait aujourd’hui un usage non-critique ainsi que sur les mouvements « postmodernistes » de « déconstruction », notamment la « cancel culture ».
Le serpent de mer du droit de vote pour les étrangers aux élections locales refait surface. C’est l’occasion pour Mezetulle de rappeler l’article que Philippe Foussier écrivit il y a dix ans à ce sujet et qu’on peut toujours lire en ligne sur le site d’archives Mezetulle.net. L’auteur y examine une fausse avancée démocratique : une citoyenneté de seconde zone qui se fonde sur une discrimination et qui, en outre, n’hésite pas, pour se justifier, à recourir à des arguments fiscaux ou économiques, comme si le suffrage pouvait en dépendre, comme si le corps politique devait se constituer et s’apprécier à coups de contributions et d’utilités.
Charles Arambourou a rédigé ce texte, publié au nom de l’UFAL sur son site hier 13 août, auquel je souscris entièrement. Je le remercie, ainsi que l’UFAL, de m’autoriser à le reprendre dans Mezetulle.
L’écrivain Salman Rushdie, auteur du roman « Les Versets sataniques », avait été condamné à mort pour blasphème par une fatwa de l’ayatollah Khomeini en 1989, et sa tête mise à prix par le régime des mollahs en Iran. Bien que vivant sous protection, il vient d’être agressé au couteau à New York par un fanatique chiite, et gravement blessé.
Dans son article « Piscines de Grenoble : savoir de quoi on parle », Charles Arambourou a proposé aux lecteurs de Mezetulle une analyse très précise du nouveau règlement intérieur des piscines publiques de Grenoble autorisant le port de « tenues non près du corps ne dépassant pas la mi-cuisse » (autrement dit du « burkini »..), ainsi que de la décision du Tribunal administratif du 26 mai 2022 qui « retoquait » ledit règlement – cette autorisation du port du « burkini » est une disposition dérogatoire prise pour satisfaire une revendication religieuse. On apprend aujourd’hui que le Conseil d’État, saisi en appel, vient de confirmer ce jugement.
Mezetulle publie ci-dessous le communiqué de presse du CE – et invite les lecteurs à lire l’article de Charles Arambourou, augmenté (24 juin) d’un Addendum commentant la décision du CE.
Si la question résurgente du « burkini » n’a pas changé de nature politique depuis 2016, en revanche, en se manifestant dans les piscines publiques, elle affecte un terrain plus sensible parce que plus réglementé que celui des plages. Elle n’est qu’un jalon parmi d’autres tests que les menées communautaristes font subir aux principes républicains, notamment dans le domaine du sport auquel il convient de s’intéresser plus largement en s’aidant d’un ouvrage éclairant.
Publié récemment et téléchargeable sur la page du Conseil des sages de la laïcité, le vademecum « Liberté d’expression, neutralité et laïcité dans le champ des activités physiques et sportives » analyse de manière concrète la plupart des situations qui, dans le domaine de l’activité sportive, peuvent contrevenir aux principes républicains. Doit-on, peut-on y faire obstacle et si oui, comment ?
Comme cela se produit pour tous les scrutins, le résultat de l’élection présidentielle de 2022 est souvent présenté de manière biaisée à cause de l’hétérogénéité des pourcentages mis en comparaison, dont on fait semblant de croire qu’elle serait une homogénéité. Ce qui revient à exclure l’abstention du processus électoral et à réduire le poids électoral, pourtant clairement signifié, des bulletins blancs et des bulletins nuls. Cela n’est certes pas nouveau… et cela n’empêche pas qu’on doive le souligner à chaque fois car les conséquences politiques de cet aveuglement volontaire peuvent être importantes.
Voilà que le port du « voile islamique » refait surface, comme si la question n’avait pas été largement débattue depuis 1989 et éclaircie notamment par la loi de mars 2004. L’un des candidats à la présidence de la République (en l’occurrence une candidate), profère une ânerie antilaïque en prétendant vouloir l’interdire « dans l’espace public ». L’autre, fidèle à la sinuosité du « en même temps », entretient le flou, dit tout et son contraire à ce sujet – ne l’a-t-on pas entendu, après avoir dit ce port « non conforme à la civilité », approuver une citoyenne voilée se prétendant « féministe » ? Il faut donc y revenir.
Jean-Michel Muglioni n’a pas manqué dans de nombreux propos publiés sur Mezetulle de s’en prendre à ce qu’on appelle le libéralisme. Après avoir lu l’article de Christophe Kamysz, il revient sur ce sujet et, plus précisément, demande ici si la réussite du libéralisme dans ce qu’il a de plus contestable ne s’expliquerait pas d’abord par la disparition de l’esprit républicain. La fin politique de l’école – faire de l’homme un citoyen – résulte de l’instruction : il suffit que l’école soit elle-même pour être républicaine et laïque.
Le président de la République ne perd ni son énergie ni sa bonne humeur malgré un environnement sombre. Se montrant particulièrement pugnace, il ose même le poisson d’avril de mauvais goût (car dans l’affaire en question un homme est mort et un autre est mis en examen pour meurtre) avec une déclaration faite au micro d’Europe 1. À propos d’un homme mis en examen pour avoir tué un cambrioleur entré chez lui par effraction, le président dit en effet : « Je suis opposé à la légitime défense ».
Poisson d’avril, très probablement. Voici quelques indices.
Je suis très heureuse et fière de voir paraître la traduction en italien de mon Penser la laïcité !
« Pensare la laicità », paru en 2022 aux éditions Ariele (Milano) a été traduit par Viviano Cavagnoli
Jean-Michel Muglioni veut lui aussi que nous soyons solidaires des Ukrainiens : mais il se demande si nous le sommes, nous qui depuis nos salons regardons sur nos écrans les Russes anéantir l’Ukraine. Notre essor économique nous a endormis : oublieux de la nature des rapports des États entre eux, nous avons laissé s’installer ou même voulu une situation inextricable, qui ne peut avoir d’issue que tragique : la fin de l’Ukraine, et peut-être une guerre plus générale.
Jean-Michel Muglioni propose une réflexion sans doute banale : nous avions oublié que les États sont entre eux dans un état de guerre. Les efforts pour instituer un droit international n’y ont pas mis fin. La paix n’était qu’un armistice dont seuls quelques peuples ont pu profiter. La croyance selon laquelle la concurrence économique n’est pas la guerre aura été notre somnifère. Que peut-on attendre maintenant de peuples riches qui ont peur de manquer d’énergie pour se chauffer ?
À l’occasion de la publication des fragments d’autobiographie de Golda Meir traduits en français « La maison de mon père » (éd. de l’Eléphant) , Yana Grinshpun revient brièvement sur la carrière de cette femme politique de premier plan. Elle s’intéresse plus particulièrement à sa conception d’un « féminisme constructif » qui « revendique l’égalité des droits et des devoirs sans pour autant renoncer à rien de l’identité féminine ».
Le colloque « Après la déconstruction, reconstruire les sciences et la culture », tenu à la Sorbonne les 7 et 8 janvier, a été un événement et un succès. Y compris à en juger par les articles et commentaires qui se sont donné une grande peine pour le discréditer : certains le jugeaient tellement important qu’ils avaient pris la précaution de le faire avant même sa tenue ! En attendant la publication des Actes, chacun pourra se faire directement une idée
Je me rappelle l’émission « Répliques » du 24 avril 2021 . Elle a mis en présence François Héran (professeur au Collège de France) et Souâd Ayada (directrice du Conseil supérieur des programmes de l’Éducation nationale) au sujet de « la liberté d’expression », après l’assassinat de Samuel Paty et la publication de la « Lettre aux professeurs » de F. Héran. À un moment, F. Héran a objecté habilement à S. Ayada que, le « respect des convictions religieuses d’autrui » figurant dans le programme d’enseignement moral et civique (EMC), on pouvait récuser légitimement le fait de « montrer » certaines caricatures. S. Ayada dut se donner bien du mal pour soutenir la liberté du professeur de choisir ses moyens dans un tel cadre. Car, malheureusement, elle ne pouvait pas nier directement le fait : oui, le « respect des convictions » figure expressément dans le programme officiel… Ce qui appelle quelques remarques.
Le quatrième centenaire de la naissance de Molière sera, on le souhaite, l’occasion renouvelée de voir ses pièces et d’en encourager la lecture. Il n’est pas sûr que « Les Femmes savantes » rencontrent beaucoup de faveur dans cette célébration – d’abord « ce n’est pas très féministe, Molière ne serait-il pas un peu réac ? » et puis « en plus, c’est en vers » ! Il s’agit d’une œuvre très profonde. En ce jour anniversaire, je me permets de « remonter » un article mis en ligne en 2015 : « Les Femmes savantes de Molière » : savoir, maternité et liberté
L’entretien du président de la République avec des lecteurs du Parisien, publié dans ce quotidien du 5 janvier 2022, recourt à un langage ostensiblement familier. On peut penser que les non-vaccinés atteints du Covid font obstacle à l’accès normal de l’ensemble de la population aux soins intensifs en saturant ces derniers du fait de leur incurie – ce qui est effectivement une façon maximale d’« emmerder » le monde. Mais on ne peut pas admettre que le chef de l’exécutif abandonne toute tenue et se livre à un discours vulgaire sous le régime pulsionnel de l’envie et de la vengeance : «les non-vaccinés, j’ai très envie de les emmerder. Et donc on va continuer de le faire, jusqu’au bout ». Ce n’est pas tout, et ce n’est pas le plus grave. Amplifiant la provocation, le président lâche une formule inquiétante en forme de sentence vertueuse : « Un irresponsable n’est plus un citoyen. »
Laurent Bouvet est mort le 18 décembre 2021. Cet homme chaleureux et plein d’esprit, ce penseur infatigable, ce républicain inquiet et toujours à la recherche du concept juste, de l’explication la plus féconde, je l’ai côtoyé et apprécié au sein du « Conseil des sages de la laïcité » installé par Jean-Michel Blanquer en janvier 2018. En 2019, à la suite de la publication de son ouvrage La nouvelle question laïque, j’ai eu le plaisir de participer avec lui à une conférence à deux voix. Puis la terrible maladie qui l’a emporté l’a contraint à réduire ses apparitions publiques et ses déplacements ; elle nous a privés de sa présence stimulante et de ses analyses.
Le matin du 16 décembre 2021, Agnès Pannier-Runacher (ministre de l’Industrie) était invitée sur Europe 1 par Sonia Mabrouk à débattre avec Damien Abad (président du groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale).
Elle avait bien travaillé son intervention, y compris dans son aspect rhétorique. On s’en rend compte dès les trois premières minutes du face-à-face en entendant la répétition évidemment préparée d’une formule d’attaque qui lui donne aussi l’occasion de répéter une faute d’accord malheureusement audible :