Archives de catégorie : Politique, société, actualité

Les professeurs de mathématiques sont-ils fatalistes ? (par Mathieu Gibier)

À la suite de l’annonce par le ministre de l’Éducation nationale du rétablissement de l’enseignement des mathématiques pour tous les élèves de première, Mathieu Gibier s’interroge sur le commentaire de la présidente de l’Association des professeurs de mathématiques au sujet d’un « module de réconciliation » avec les mathématiques pour les élèves de seconde en difficulté dans cette discipline. Il serait, selon elle, « discriminant » de proposer à des élèves quelque chose qu’ils n’aiment pas…

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La laïcité dans tous ses états

Commentaire de l’émission « Répliques » du 12 novembre 22

À peine terminais-je d’écouter le « podcast » de l’émission Répliques (La laïcité : état des lieux) du 12 novembre 2022, où Alain Finkielkraut avait invité Iannis Roder et Jean-Fabien Spitz, à peine me disais-je que la pseudo-argumentation de Jean-Fabien Spitz méritait quelques commentaires bien sentis que, relevant mes messages, je trouve cet article envoyé par André Perrin ! Fidèle au style caustique et précis dont il nous a déjà régalés dans plusieurs livres – mentionnons le tout récent Postures médiatiques (L’Artilleur, 2022) – l’auteur y reprend, en les démontant, les sophismes et inexactitudes que Jean-Fabien Spitz a égrenés tout au long de l’émission.

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À la mémoire d’Edith Fuchs

J’apprends par Jean-Michel Muglioni le décès d’Edith Fuchs. Comme le dit Marie Perret dans son message aux adhérents de l’APPEP1, Edith Fuchs « a été un artisan infatigable de la promotion… [lire plus]

Vous avez dit « laïcité positive » ?

En parlant de « laïcité positive » le ministre de l’Éducation nationale Pap Ndiaye reprend un terme fréquemment utilisé pour réclamer à la laïcité – qu’on juge rigide et trop intransigeante – des « accommodements », une « ouverture ». Ce terme, que Nicolas Sarkozy avait cru bon de promouvoir à plusieurs reprises, suggère par lui-même l’aspect politique qui gouverne son emploi. L’adjectif « positive » induit en effet un champ sémantique où prendrait place, à l’opposé, une « laïcité négative » qu’il s’agirait de combattre, de réduire et peut-être même d’effacer. Mais la thèse d’une « laïcité négative » ne tient pas debout : car la laïcité a posé plus de libertés que ne l’a jamais fait aucune religion. On n’a pas à demander à la laïcité d’être « positive » : c’est aux religions qu’il appartient de le devenir en renonçant à leurs prétentions à l’exclusivité intellectuelle et politique.

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À propos du livre de Jean-François Braunstein « La religion woke »

Jean-Michel Muglioni ne propose pas un compte rendu de lecture, mais il hasarde quelques réflexions que la lecture du livre de Jean-François Braunstein, La Religion woke (Grasset, 2022) a pu lui suggérer. Il demande qu’on n’y voie qu’une interrogation sur un monde qu’il ne comprend pas.

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Chevènement et l’extrême droite : le naufrage intellectuel d’Edwy Plenel

Sébastien Duffort s’interroge sur une déclaration récente d’Edwy Plenel, affirmant que « la décomposition idéologique vers l’extrême droite part du chevènementisme ». En réalité, et à y regarder de près, c’est bien cette affirmation conceptuellement paresseuse qui incarne le désastre intellectuel d’une partie de la gauche.

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« Le point sur les idées » : trois petits livres éclairants publiés aux éditions Intervalles

Dirigée par Jean Szlamowicz, la collection « Le point sur les idées » (Éditions Intervalles) publie trois petits volumes (signés respectivement par Pierre-André Taguieff, Shmuel Trigano et Hubert Heckmann) qui fourniront des analyses conceptuelles et percutantes à ceux qui s’interrogent sur les catégories politiques dont il est fait aujourd’hui un usage non-critique ainsi que sur les mouvements « postmodernistes » de « déconstruction », notamment la « cancel culture ».

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« Cancel ! » de Hubert Heckmann, lu par Catherine Kintzler

Publié dans la collection « Le point sur les idées » (Éditions Intervalles) dirigée par Jean Szlamowicz, le petit livre de Hubert Heckmann « Cancel ! De la culture de la censure à l’effacement de la culture » ne se contente pas de définir la « cancel culture » ni d’en démonter les mécanismes : il montre en quoi, au-delà même des pratiques d’ostracisation des personnes et des œuvres qu’elle vise, elle s’emploie à effectuer un véritable effacement de la culture entendue comme le domaine de l’activité intellectuelle et artistique. Mais il faut bien prendre conscience que son pouvoir repose sur la seule intimidation.

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#MeToo : prenons garde aux Sirènes

Depuis cinq ans, la vague #MeToo, en ses multiples déclinaisons, déferle en vagues de plus en plus impérieuses. La façon dont elle affecte la sphère judiciaire, mais également le champ politique, interroge. Par le biais de notions « psys » falsifiées recyclées en slogans militants, elle attaque les principes fondamentaux du droit pénal – notamment présomption d’innocence et prescription – en régime démocratique. Ne faut-il pas s’inquiéter de la perméabilité irréfléchie de l’institution judiciaire et du monde politique aux thèses véhiculées par le mouvement #MeToo ?

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Droit de vote des étrangers aux élections locales : une citoyenneté de seconde zone

Le serpent de mer du droit de vote pour les étrangers aux élections locales refait surface. C’est l’occasion pour Mezetulle de rappeler l’article que Philippe Foussier écrivit il y a dix ans à ce sujet et qu’on peut toujours lire en ligne sur le site d’archives Mezetulle.net. L’auteur y examine une fausse avancée démocratique : une citoyenneté de seconde zone qui se fonde sur une discrimination et qui, en outre, n’hésite pas, pour se justifier, à recourir à des arguments fiscaux ou économiques, comme si le suffrage pouvait en dépendre, comme si le corps politique devait se constituer et s’apprécier à coups de contributions et d’utilités.

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Nous n’avons pas été dignes de Salman Rushdie (par Sylvain Fort)

Publié le 14 août dans la revue « La Règle du jeu », ce superbe texte de Sylvain Fort, à la suite de l’attentat contre Salman Rushdie, remet les choses en place et nous appelle à nous relever, à reprendre un peu de dignité et de grandeur. En l’occurrence, l’étroitesse de la « défense de la liberté d’expression » a quelque chose de confortable : non seulement elle permet de s’indigner à peu de frais, mais surtout, et c’est là le point principal, celui qu’engage l’idée même de littérature, elle s’épargne l’effort de la pensée.
Or « il s’agit, en Salman Rushdie […] d’intimider quiconque prendra la plume même sans aucune intention blasphématoire, même sans avoir aucunement la controverse en tête, mais simplement le désir de dire et de raconter ce vers quoi son inspiration le porte. »

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Salman Rushdie victime d’un attentat islamiste : l’accusation d’islamophobie peut tuer !

Charles Arambourou a rédigé ce texte, publié au nom de l’UFAL sur son site hier 13 août, auquel je souscris entièrement. Je le remercie, ainsi que l’UFAL, de m’autoriser à le reprendre dans Mezetulle.

L’écrivain Salman Rushdie, auteur du roman « Les Versets sataniques », avait été condamné à mort pour blasphème par une fatwa de l’ayatollah Khomeini en 1989, et sa tête mise à prix par le régime des mollahs en Iran. Bien que vivant sous protection, il vient d’être agressé au couteau à New York par un fanatique chiite, et gravement blessé.

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Le livre de Renaud Dély « Anatomie d’une trahison. La gauche contre le progrès » lu par Philippe Foussier

La gauche à la dérive

Journaliste, essayiste, observateur attentif du monde politique, Renaud Dély propose dans son nouveau livre « Anatomie d’une trahison. La gauche contre le progrès » (L’Observatoire, 2022) un inventaire des manières dont la gauche a, selon lui, trahi le projet des Lumières et les idéaux du progrès.

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Destins du conditionnel à la mode #MeToo

Pendant un débat télévisé auquel elle participait à la suite de la publication de son livre « Le Mirage #MeToo » (dont Mezetulle a publié la recension), Sabine Prokhoris a commis une méprise qui lui fut vivement reprochée – n’avait-elle pas, dans une citation qu’elle fit alors de mémoire, négligé le mode conditionnel de quelques verbes ? Elle revient ici sur cette circonstance en analysant de près le texte qui en fut l’occasion, mais aussi la teneur des reproches qui lui furent adressés : et ce n’est pas seulement une leçon de grammaire qu’elle en tire.

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« Burkini » : communiqué de presse du Conseil d’État

Le CE confirme la suspension du règlement intérieur des piscines de la ville de Grenoble

Dans son article « Piscines de Grenoble : savoir de quoi on parle », Charles Arambourou a proposé aux lecteurs de Mezetulle une analyse très précise du nouveau règlement intérieur des piscines publiques de Grenoble autorisant le port de « tenues non près du corps ne dépassant pas la mi-cuisse » (autrement dit du « burkini »..), ainsi que de la décision du Tribunal administratif du 26 mai 2022 qui « retoquait » ledit règlement – cette autorisation du port du « burkini » est une disposition dérogatoire prise pour satisfaire une revendication religieuse. On apprend aujourd’hui que le Conseil d’État, saisi en appel, vient de confirmer ce jugement.
Mezetulle publie ci-dessous le communiqué de presse du CE – et invite les lecteurs à lire l’article de Charles Arambourou, augmenté (24 juin) d’un Addendum commentant la décision du CE.

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Piscines de Grenoble : savoir de quoi on parle

Edit du 24 juin 2022 : lire à la fin de l’article l’Addendum commentant la décision du Conseil d’État.

Provocation politicienne en période électorale, nouvel épisode de l’apartheid imposé aux femmes musulmanes par les intégristes, ou simple histoire de chiffons sans rapport avec la religion ? L’affaire des « burkinis » dans les piscines de Grenoble donne lieu à des torrents d’encre et d’octets numériques où la raison trouve rarement son compte. D’où un certain nombre d’approximations, voire de simples énormités, proférées par les camps en présence.
Or le maire de Grenoble n’a pas « autorisé le burkini dans les piscines de la ville » – il est plus malin ! Le Tribunal administratif n’a pas davantage « interdit le burkini ». Quant à la laïcité, elle ne se limite pas à la loi de 1905, et il n’est pas vrai que dans l’espace public, on puisse « porter la tenue que l’on veut ».
Le plus simple n’est-il pas de remonter aux sources et de prendre la peine de lire les règlements et la première décision de justice en cause ? Sans oublier que le Conseil d’État doit se prononcer en appel.

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Liberté d’expression, neutralité et laïcité dans les activités sportives

Un vademecum du « Conseil des sages »

Si la question résurgente du « burkini » n’a pas changé de nature politique depuis 2016, en revanche, en se manifestant dans les piscines publiques, elle affecte un terrain plus sensible parce que plus réglementé que celui des plages. Elle n’est qu’un jalon parmi d’autres tests que les menées communautaristes font subir aux principes républicains, notamment dans le domaine du sport auquel il convient de s’intéresser plus largement en s’aidant d’un ouvrage éclairant.
Publié récemment et téléchargeable sur la page du Conseil des sages de la laïcité, le vademecum « Liberté d’expression, neutralité et laïcité dans le champ des activités physiques et sportives » analyse de manière concrète la plupart des situations qui, dans le domaine de l’activité sportive, peuvent contrevenir aux principes républicains. Doit-on, peut-on y faire obstacle et si oui, comment ?

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Présidentielle : un résultat présenté de manière hétérogène

Comme cela se produit pour tous les scrutins, le résultat de l’élection présidentielle de 2022 est souvent présenté de manière biaisée à cause de l’hétérogénéité des pourcentages mis en comparaison, dont on fait semblant de croire qu’elle serait une homogénéité. Ce qui revient à exclure l’abstention du processus électoral et à réduire le poids électoral, pourtant clairement signifié, des bulletins blancs et des bulletins nuls. Cela n’est certes pas nouveau… et cela n’empêche pas qu’on doive le souligner à chaque fois car les conséquences politiques de cet aveuglement volontaire peuvent être importantes.

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Un paradoxe : le progrès des sciences ruine l’école. Commentaire d’un texte d’Alain

Réflexions sur l’irrationalisme d’un savoir emprunté

Alain nous demande de réfléchir sur la rupture qui résulte des extraordinaires progrès des sciences entre quelques chercheurs de haut vol et les « esprits moyens ». La plupart d’entre nous sommes informés de découvertes qu’en réalité nous ne comprenons pas vraiment. L’école en vient à confondre informer et enseigner : on ne distingue plus connaissance par ouï-dire et connaissance rationnelle. J’ai vu parfois qu’en mathématiques les résultats étaient assénés sans démonstration. Ainsi disparaissent l’instruction et l’idée même d’une république des esprits.

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